Je reviens, une nouvelle fois, sur le No Sarkozy Day, non pas pour tirer sur l'ambulance et me poiler devant les réactions incroyables de ridicule de ses organisateurs qui, malgré l'évident ratage de ce truc, se politisent en refusant de reconnaître, si ce n'est l'imbécilité du truc, au moins son plantage, comme les commentateurs d'élections durant lesquelles aucun perdant ne ressort. Certains vont même jusqu'à comparer, dans un déni idéologique, historique et réflectif, le peu d'empressement à se rendre à leur non événement avec un mai 68 qui, selon eux, aurait été aussi, à ses débuts, peu fourni... Si on peut, effectivement, comparer les composantes chiffrées des deux évènements, il convient, dès lors qu'on tombe dans cet exercice, de ne pas tenir compte des revendications portées, ce qui serait fortement en défaveur du NSD... mais pour condamner la fausse contestation participative évidente du truc !
Le NSD... je me suis, de mon côté, aussi beaucoup gaussé de ce non événement non-contestataire, favorisant un spectacle raté plutôt qu'une nécessaire prise de conscience, mais c'est, malheureusement, à rapprocher de tous ce qui se passe un peu partout, de la mainmise des contestActeurs sur la rébellion favorisant, de fait, un étouffement évident et participatif à un système qu'il est hors de question, pour eux, de remettre en cause, de peur de voir l'étalement de leurs responsabilités dans la curée générale...
Nous pourrions utiliser pas mal d'allégories pour commenter ce truc (encore, me dirons certains, mais j'aime ces allégories mettant en évidence des faits qui, pourtant, semblent ne pas en avoir besoin) ! Comme je l'ai déjà fait, comparant la réaction comique aux faits à une décision ridicule (le poisson disparait des mers, des mouettes suivent les bateaux de pêche pillant les fonds, éradiquons les mouettes pour sauver les poissons...et taxons le carbone émis par ces mouettes...), on pourrait comparer, ainsi, le spectacle guignolesque des no quelqu'un days (y incluant le no Berlusconi day) à un Titanic se précipitant sur un iceberg immense (le système), conduit par un capitaine fou qui, à la vue de l'iceberg, pousse les gaz à fond espérant qu'une main invisible, officiellement, poussera l'iceberg.
Que font nos contestActeurs ?
On pourrait penser, même sans beaucoup de réflexion, qu'ils vont œuvrer soit pour détruire l'iceberg, soit, au moins, pour destituer, de force s'il le faut, le capitaine afin de réduire les gaz et virer de bord...
Mais non !
Leur seule réaction consiste à renverser les membres de l'orchestre pour prendre leur place et jouer plus fort pour, dans l'esprit de certains, favoriser l'intervenance de cette main invisible et, pour les autres, pour cacher aux passager le bruit de la coque se brisant sur la glace !
D'après vous, quelles sont les chances de voir l'iceberg décoller et léviter pendant que le Titanic passera, majestueusement, dessous ?
Ces même contestActeurs nous rétorquerons que la composition de l'orchestre, que le nombre de musiciens, n'est pas suffisant pour réellement influer sur le résultat... Qu'avec un mouvement plus fournis, le résultat serait différent... D'où le silence pesant sur la situation italienne sur leurs blogs, parce que, franchement, qu'a changé le no Berlusconi day à la situation italienne ? Rien !!!
D'autres exemples, bien plus marquants existent ! Il n'est qu'a ouvrir les yeux réellement sur ce qui se passe en Grèce...
La Grèce, ce laboratoire capitaliste mettant en œuvre des mesures ignobles paupérisant un peu plus une population déjà fortement touchée afin d'en voir les conséquences avant, ne nous leurrons pas, de les mettre en place ailleurs, chez nous y compris...
Les réactions, pourtant violentes aux yeux des exploiteurs, sont d'une ampleur ridiculement faible, ne regroupant, au dire même des acteurs de ces rebellions, que de 1500 à 20 000 personnes, suivant les sources (ce qui fait, quand même, une énorme différence), pour les plus gros rassemblements, et, à aucun moment, cette réaction ne touche au système lui même, se concentrant uniquement sur une infime partie de l'aspect visible de l'iceberg (la vilaine réaction policière, les salaires trop faibles où le maintien des services publics à un niveau faible, mais pourtant trop fort, déjà, pour le système) ! Il n'est pas question, à aucun moment, mis à part pour une infime minorité de cette réaction, de remettre en cause le système ! Il est juste question d'éviter que le pire ne s'abatte trop violemment sur eux, même si, pour éviter ce pire, l'acceptation qu'il retombe sur d'autres qu'eux importe peu...
C'est ce qui, à mon avis, condamne les mouvements grecs, tout comme ceux institués par des blogueurs « zinfluents » refusant d'ouvrir les yeux sur la totalité du problème, à une inefficacité évidente ! Et le mensonge consistant à affirmer que le système est adaptable à l'homme, qu'il suffit de jouer, dans l'orchestre, de toute ses forces pour voir le Titanic éviter l'iceberg est d'une stupidité hallucinante ! Sans remise en cause totale d'un système permettant, favorisant même, le maintien dans la misère d'une énorme majorité de la population mondiale, système basé sur l'exploitation à moindre coût, sur une recherche constante de la réduction de ce coût, nous n'obtiendrons rien d'autre que quelques miettes qu'ils s'empresseront, dès qu'ils le pourront, comme ils le font actuellement, de remettre en cause ! Sans renverser le capitaine et tenter de détruire l'iceberg, nous sommes condamnés !
Joshuadu34
