La relation franco-turque "s'apaise" peut-être ce matin (zaz)
**************************************
{{Avertissement}}
-Comme le lecteur le sait déjà, la mention "zaz" accompagnant nos textes indique une manière
de faire délibérément décalée, qui ambitionne par un éclairage oblique à plus de perspicacité
dans le traitement des questions politiques.
- C'est dans l'humour raté que, selon nos plus brillants détracteurs,
nous sommes de loin franchement les meilleurs.
**************************************************
*************************************************
La relation franco-turque se trouve presque "arrangée" ce matin par deux ou trois trucs dont on ne fera pas explicitement l'analyse, on vous en laisse le soin : La presse de chez nous semble-t-il "écrase" discrètement en effet dans le sens de l'apaisement sans doute, vous ne trouverez même plus en Une de titre du genre "Erdogan hausse le ton", ou La "Turquie menace la France de représailles", etc., etc. Google même a supprimé de ses rubriques hier la mention générale qui fâche : "Génocide arménien".
Donc tout devrait aller pour le mieux : au milieu du blabla relativement "déconnant" sur les lois mémorielles, le travail des historiens, la liberté de réfléchir et le qualificatif supposément exact de génocide, on commence peut-être à s'y retrouver un peu. Le Monde a sorti même quelques articles intellectuellement de qualité, ce qui rassure beaucoup sur l'avenir cérébral du pays (On ne les donne pas en lien, pour ne pas avoir l'air de faire déjà préalablement des options pour vous influencer et faire pencher la balance.).
A titre heuristique, l'Ocséna a décidé néanmoins de faire ce matin trois tentatives modestes de réflexion dans le style bien connu qui est de sa manière :
-Génocides versus massacres à haute dimension,
-Loi dites mémorielles,
-Qu'est-ce qui surnage dans les hautes marées de la pensée ?
{{1. Le concept de génocide fâche, on penchera donc pour celui de "grand massacre", plus simple, plus sympa, plus universel et plus vrai.}}
Si on veut démarrer la question, on a une vaste possibilité aléatoire sans remonter jusqu'à la lointaine antiquité et aux Hittites.
Prenons Jules César, tiens, c'est pour nous assez récent.
{{1.1 Le génocide humaniste fractionnaire ou encore en d'autres termes le massacre morceleux fragmentaire}}
D'abord tout de suite on voit qu'il y a des degrés nuancés dans le massacre, dans la destruction, qui peut-être subtile et notoirement simplement partielle. Dans sa "Guerre des gaules", on voit que Julius est un humaniste, il évite de tuer des foules quand il peut s'en dispenser. Il lui plaît, même si ça lui en coûte, de ne couper par exemple que le bras droit des 30 000 hommes d'une tribu agitée, ou d'en crever les yeux, étant entendu qu'on laissera un oeil valide à un type sur dix.
{{1.2 Le simili-génocide ultra-massacrant mais non exactement génocidaire.}}
Autre degré supérieur moins bricolé petit que le précédent.
Un des exemples les plus célèbres est celui des Cimbres.
Les Cimbres arrivent du Jutland, las d'y crever de faim, ils sont au départ 65 000, ils récupèrent les Teutons et quelques autres. Leur nombre monte sans doute alors à 300 000 et plus (500 000 peut-être), de -120 -115 à -102 ils écument l'Europe et la Gaule, infligent des défaites spectaculaires aux Romains rencontrés sur leur chemin.
Mais qu'à cela ne tienne, en 101 av. J.-C., les Cimbres arrivent en Italie et se retrouvent face à 10 légions romaines dirigées par Marius, (vainqueur des Teutons peu de temps avant). À la bataille de Verceil, les troupes Cimbres sont décimées, la scène finale est désormais historiquement très célèbre, les femmes cimbres étranglent leurs enfants sur le post champ de bataille et se pendent par les tresses aux roues de leurs charriots.
Les Cimbres disparaissent du coup définitivement, les mecs, les gosses et les gonzesses, quouick, rayés de l'histoire.
Bon ben vous l'avez compris, bien qu'ils soient morts jusqu'au dernier, ceci n'est pas du tout un génocide mais seulement un massacre complet. Et puis d'abord les Cimbres c'est eux qu'ont commencé, ensuite ils ont beaucoup aidé à s'autodétruire eux-mêmes dans le travelling final comme on racontait , enfin l'intention malveillante là n'était pas de détruire un peuple mais seulement un ennemi. C'est donc très différent.
{{2. Lois mémorielles}}
L'idée de loi mémorielle a beaucoup plu en négatif aux cogitateurs français grands, petits, connus et anonymes qui ont décidé unanimement que c'était très mauvais.
Ce n'est pas totalement ni exactement notre position à nous : nous estimons en particulier que la dernière loi 2011 de décembre que l'on sait cogitée à la va-vite pas l'assemblée nationale n'est pas seulement mauvaise au seul motif qu'elle serait mémorielle, simplement elle est très conne parce qu'elle est très conne dans son essence. Plus kérosène comme loi, selon nous, tu meurs ! La cata de la loi concernée c'est son son inflammabilité UMP.
Il y a des lois mémorielles en vérité en dehors de celle-là auxquelles à l'Ocséna nous tenons pour notre part beaucoup. Par exemple nous tenons énormément à Noël, bien que les historiens te démontrent facile que Noël est à tous égards super-discutable, notamment le sapin allemand et le père Noël qui est lui en fait au départ un chomdu US de Chicago.
Il est sûr que si l'on faisait un jour solennel particulier pour chaque génocide honorablement connu (ou pour nous chaque grand odieux massacre pour historien et péquin), outre le 8 mai ou le 11 novembre, nous serions constamment en congés.
D'autant que certains viennent de penser à Paris à la Saint-Barthélémy et au Mans aux massacres de Vendée, les fosses communes d'époque mises au jour au Mans dernièrement montrent uniquement en guise de dangereux Chouans des femmes des femmes et de très jeunes enfants tués d'une balle de l'époque, ,tu sais celle qui fait pas de trou mais qui détruit tout là-dedans.
Mais que veux-tu, on refait pas l'histoire : le jeune Français d'aujourd'hui n'est pas responsable, c'est pas sa faute si la chouannerie avait choisi le roi et le Vatican.
Le jeune Turc non plus, il a massacré personne, hein !, il y a cent ans. Il n'a qu'une idée approximative du mal terrible infligé par ses ancêtres.
Sur les lois mémorielles on n'est donc pas clair dans cette affaire, tu noteras qu'on ne fête plus Bouvines et Fontenoy. On ne fête plus guère non plus dans le recueillement le mur de nos fédérés au Père Lachaise.
Tout va et passe finalement, on boira pas de communards "Au temps des Cerises" demain au printemps ! La tragédie a même perdu son folklore.
{{3. Qu'est-ce qui surnage en définitive dans les hautes marées de la pensée ?}}
Ok c'est le sujet le plus délicat de notre bidule d'aujourd'hui on ne va pas s'y attarder exagéré (On y reviendra).
Finalement tu t'aperçois qu'on ne sait pas très bien comment se constitue la pensée communément chez nous.
Dans les contes scolaires qu'on nous racontait à l'école, les choses étaient simples. Les idées arrivaient par elles-mêmes sur le marché des idées, se battaient en quelque sorte toutes seules entre elles et triomphaient par leur intrinsèque qualité.
Ce n'est pas du tout vrai en réalité, et le libre jeu qui allait supposément avec ce vibrant vibrillonage spermatozoidien n'a pas de consistance sérieuse. Le jeu des idées n'est pas une juste course Gurkha. Tout y est différent. Tout y est pipé ou plus exactement tout idée a une charge préalable de notoriété spécifique personnelle, clanique ou familiale au sens large. Même E=MC2 n'a sans doute pas triomphé de la façon qu'on croit.
Les idées ne sont pas encore démocratiques si jamais il faut qu'elles le deviennent et le logos aussi, les filles d'aristo dans la pensée ont un incontestable avantage. Une idée est invisiblement affectée d'une pondération terrible qui lui donne sa pente et trace son avenir !
En ce sens nos idées sont empêtrées de forces conservatrices, de société établie, de puissance prédigérée, de tricherie, de fausseté.
Le débat sur le génocide-massacre que nous évoquons complique spécifiquement ici encore tout, car par chance il n'y a pas encore eu vraiment vrai faux-débat, l'intention collective en France -on ne sait pas comment et par quels mécanismes- a voulu délibérément calmer utilement le jeu franco-turc. Elle va peut-être un temps y parvenir à titre exceptionnel. Le vrai débat s'il y a lieu on le fera plus tard.
Tout le monde connaît le livre d'image méchant des sociétés dictatoriales et de pensée unique.
Nos sociétés sont elles des sociétés de pensée médiatique éclatée, agitée par l'actu, le bruit, la notoriété gueularde. Un sondage récent vient de montrer que les Français ne se sentent pas intellectuellement pris en charge correctement par leurs politiques (ni leur presse.).
{{4. Conclusion rapide}}
-Mais je vois d'après Fredo qu'il convient de remettre à demain le présent sujet dans sa malheureuse complexité.
Nous allons conclure provisoirement net, carré, simpliste si vous voulez, vu du populo à supposer que l'on en soit propriétaire, ce qui n'est pas.
- Sarko et l'UMP ont eu totalement tort avec leur loi stupide incandescendante.
- Erdogan a eu tort avec son jeu bruyant d'absurde matamore.
- Les peuples turc et français ont eu raison jusqu'à présent de garder convenablement leur sang-froid. Bravo !
Pourvu que ça dure !
************************************************************
{{Ocséna, Organisation contre le système-ENA et pour la démocratie avancée}}