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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 08:05
Les méfaits du directeur de la sécurité publique à Montreuil, Denis Hochard
jeudi 30 mai 2013
impression 1 réaction

La meilleure des polices ne porte pas d’insigne

Récapitulatif non-exhaustif des méfaits du directeur de la tranquillité publique à Montreuil, Denis Hochard.

La responsabilité de la mairie, la responsabilité de la police.

Ce n’était ni un rrom, ni un squatteur, ni un sans-papier, ni un gréviste, mais un journaliste.

Cela s’est passé le week-end du 18, 19 mai 2013. Mikaël Lefrançois s’étonnait que des ASVP (« agents de surveillance de la voie publique ») de Montreuil, plus particulièrement son directeur, Denis Hochard, soient munis d’une bombe lacrymogène. Il le prit en photo. Celui-ci et ses agents, le plaquèrent au sol, lui donnèrent un coup de taser dans la main pour qu’il lâche son téléphone, le menacèrent pour obtenir son mot de passe, et effacèrent la photo compromettante. Rappelons que les ASVP n’ont pas le droit d’être armés.

Sauf que la personne violentée était journaliste et n’hésita pas à porter plainte pour violence aggravée et à saisir les médias. Devant le scandale, la mairesse a du provisoirement suspendre son directeur de la sécurité, Denis Hochard, tout en précisant bien qu’il ne s’agissait pas d’une sanction, et qu’il garderait son salaire...

Aujourd’hui, la violence du service de la sécurité publique de Montreuil, mené par son directeur Denis Hochard, avec l’aval de la mairesse Dominique Voynet éclate au grand jour. Mais cela fait des années que les ASVP usent de la violence dans la gestion quotidienne de la ville. Nous voulions rappeler à tous quelques faits ou quelques méfaits. Nous, c’est-à-dire quelques habitants de Montreuil ayant participé aux luttes autour du logement ces dernières années et ayant subi directement la violence des ASVP.

- Après l’élection de Dominique Voynet et la nomination de Denis Hochard à la direction de la sécurité publique de Montreuil nous avons vu les ASVP se vêtir des mêmes uniformes que ceux de la police, mais surtout se doter de lampes type Mag-lite dont le long manche s’apparente à une matraque et que les agents portent de nuit comme de jour à la ceinture. C’est un contournement évident de l’interdiction de porter une arme. Enfin de nouveaux agents ont été embauchés, qui compte tenu de leur stature (des molosses), n’ont pas été embauchés uniquement pour mettre des contraventions.

- En octobre 2010, une personne sans logement occupe un hangar vide appartenant à la mairie. Il est là depuis plus de 48 heures et légalement la mairie doit engager une procédure judiciaire pour obtenir de la police qu’elle l’expulse. Elle préfère alors envoyer directement les ASVP. Ceux-ci viendront avec un maître chien pour tenter de l’expulser. L’occupant se fait mordre par le chien mais réussit à se barricader à l’intérieur du hangar. Les ASVP décident alors pendant plusieurs jours de faire le siège autour du lieu occupé l’empêchant ainsi de se soigner et de se ravitailler. Devant cette situation, un élu est appelé pour débloquer la situation. Bruno Saunier, alors premier adjoint à la mairesse de Montreuil, arrive et demande aux agents de ne plus vigiler les lieux et de laisser ainsi sortir et rentrer l’occupant. Denis Hochard refuse. Saunier appelle alors le cabinet du maire qui confirme la décision du directeur de la sécurité. Le commissaire de Montreuil se rend aussi sur place. Sa seule réponse est d’essayer à son tour d’expulser le lieu en gazant à l’intérieur, sans succès. Finalement, la personne acceptera de sortir avec la garantie d’un hébergement, qu’elle n’obtiendra jamais.

- En janvier 2012, les ASVP, toujours menés par leur directeur, Denis Hochard expulsent en toute illégalité une maison, « la Tourelle », appartenant à la mairie. Là encore, les preuves d’occupation des lieux interdisent toute intervention de la police sans jugement. Les ASVP doivent donc s’en charger. Ils cassent la porte et gazent la maison tant et si bien que les habitants n’ont d’autre choix que de sortir. Ensuite, ils entrent et cassent tout à l’intérieur - vitres, sanitaires - rendant la maison inhabitable. Rappelons que tout cela a lieu sous la bienveillante protection de la police. La maire, appelée au téléphone par une voisine qui voulait dénoncer les violences du service municipal, déclare être déjà au courant et rétorque : « les habitants sont des politiques et j’ai déjà assez d’ennemis à Montreuil » !

- A cette époque, Bruno Saunier, élu à la mairie de Montreuil écrit plusieurs textes sur son blog pour dénoncer le rôle des ASVP, décrivant la constitution d’une milice violente, opérant en dehors de la légalité pour les intérêts de la maire. Il connaît alors une telle pression, y compris sur sa vie personnelle et professionnelle au sein de l’éducation nationale (à la mairie, on connaît des gens à l’inspection académique…) qu’il est obligé de fermer son blog. « Je ne suis pas de fer, je suis de terre » écrit-il juste avant sa fermeture.

- 27 février 2011, des familles rroms dont la maison a brûlé à Paris quelques jours auparavant, décident de se réfugier dans une salle municipale avenue de la Résistance à Montreuil. Très vite des ASVP interviennent. Ils réussissent à faire sortir les hommes mais les femmes et les enfants se regroupent dans une pièce refusant de sortir. Une demi heure plus Denis Hochard et une autre personne arrivent. Ils sont casqués et habillés en noir. Ils entrent dans la salle municipale dans laquelle il ne reste que les femmes et les enfants. Depuis le dehors, on entend crier des femmes. Ils finissent par sortir. Une femme raconte en désignant de la main Denis Hochard qu’il l’a frappé à la poitrine.

- Avril 2013. Encore une expulsion de la halle Marcel Dufriche. Les familles rroms vont s’installer devant la mairie pour trouver une solution. La mairie dit ne rien pouvoir faire. Et le préfet demande leur expulsion de la place. A l’initiative de militants du Front de Gauche, ils vont occuper une salle municipale sur la place du marché. La moitié des familles rentrent jusqu’à l’arrivée des ASVP, qui tentent timidement de s’interposer. Sur ce, Denis Hochard arrive, bouscule tout le monde et bloque la porte. Un militant est gazé par un ASVP.

Il faudrait aussi raconter les insultes, les coups de pression, bref les intimidations physiques et verbales dont de nombreuses personnes pourraient témoigner. Combien de fois Denis Hochard a-t-il pris à parti des gens discrètement, leur glissant dans l’oreille : « casse toi connard, enculé, pédé, bicot… » ? La liste des insultes proférées par ce personnage est longue et révèle son caractère et ses méthodes. Dans chacune des situations que nous avons connues, Denis Hochard est directement impliqué dans les actes de violence. C’est lui qui en dernier lieu fait le coup de main, exerce la violence. Mais jusqu’alors, il prenait soin de ne pas laisser de traces, de ne pas être filmé ou enregistré, d’exercer sa violence sur des personnes (rroms, squatteurs…) dont il savait qu’il ne porterait pas plainte ou ne ferait pas le poids face à l’opinion publique et aux tribunaux.

Cette fois-ci, il semble que les choses se compliquent sérieusement pour lui. Mais n’oublions pas qu’à chaque fois, il agit couvert par la police. Combien de fois nous avons vu la police bloquer l’accès à un lieu pour le laisser lui et ses agents agir loin des regards. Mais surtout, il a toujours été inconditionnellement soutenu par la maire et son cabinet. En réalité, Hochard est une pièce maîtresse du projet de restructuration de la ville de Montreuil. Il permet de gagner du temps en passant au dessus de la légalité. Toutes ces expulsions illégales sont autant d’années gagnées dans la transformation de la ville. La mairie se comporte comme ces promoteurs qui embauchent des hommes de main pour expulser en toute illégalité, des occupants, ceux qui gênent les profits à venir.

Mais le cas Hochard dit aussi beaucoup de ce qu’il en est de la démocratie municipale : des petites magouilles permanentes, des coups de pression pour faire taire les gens, des coups de main pour les expulser illégalement, une complicité assumée de la police avec les agissements illégaux des ASVP. Et là, il n’est plus question de couleur politique, mais du monde dans lequel nous vivons.

une.faille.episode.zero@gmail.com

((Source Eva Loch-Khwua/IndyPIF))

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16 mai 2013 4 16 /05 /mai /2013 11:29

ALERTE IMMÉDIATE! URGENCE ABSOLUE!!! FAUDRAIT SE REMUER LES MICHES!!!

…………Bagnolet-(93)- 10H50. LE 16/05/13…………..

 

NE PAS LAISSER FAIRE

 

!!!!

 



ON EXPULSE EN CE MOMENT MÊME


VENEZ TOUS


 

http://mail.google.com/mail/u/0/?ui=2&ik=500de4bbb0&view=att&th=13ea9f7b7458f348&attid=0.1&disp=thd&realattid=f_hgqzjwgz0&zw

                                               (Deufr)


Ne lésinez pas sur les moyens

 

!!!

 

LE SQUATT "LE TRANSFO"…LIEU DE RENCONTRES, D’ ÉCHANGE, DE PAROLE, D’INFOS

 

Par son expulsion et sa destruction

 

C’EST L’INSUBORDINATION QU’ON MUSELLE

 

MATRAQUES AU CLAIR ET TONFAS BRANDIS….


"LE TRANSFO"

 

HPIM2742


Squatt situé au 57 avenue de La République à Bagnolet en ce moment.



-(Eva Loch-Khwua,Steph.K)-


DERNIERE MINUTE


FAUSSE ALERTE D'INDY MEDIA...(Eva).

______________

 

Aïe,Aïe,Aïe, Zut alors on se serait faits piéger? Bon, c'est une bonne nouvelle d'un autre côté....Étonnant que personne ne nous en ait causé/démenti....

Merci.

Et bien le bonjour du matin.

Steph

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 11:00
Évasion de Palaiseau, procès en appel d'Ibrahim El Louar

Le 18 janvier 2013, le tribunal d'Évry a condamné Ibrahim El Louar a deux ans de prison ferme et à verser 1200 euros de dommages et intérêts à des flics. Il est accusé d'avoir participé à l'évasion de cinq personnes du centre de rétention de Palaiseau le 16 décembre 2012…

http://lechatnoiremeutier.files.wordpress.com/2013/02/d1prisonc3a0.png?w=820

 

Rendez-vous le 20 mars 2013, à 13h30 à la cour d’appel du TGI de Paris, pôle 2 chambre 8.

Contact: evasionpalaiseau[at]riseup[point]net

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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 14:29
Le caricole vu de l’intérieur

http://lesazas.files.wordpress.com/2012/10/fin-taules.png?w=652


Non, ce qui suit n’est pas la description d’un décor de film  futuriste, non, ce qui suit n’est pas non plus la description d’un  endroit bien enfoui dans ces régions éloignées de pays totalitaires, non  ce qui suit n’est pas le fruit de fantasmes quelconques, ce qui suit  est situé en Belgique, pays qui se dit accueillant et respectueux des  droits humains. Il s’agit d’une description la plus neutre possible…


Il était une fois un gouvernement qui décida il y a une dizaine  d’années de construire un bâtiment dans lequel il pourrait, à l’abri du  regard de tous, enfermer immédiatement les êtres humains se présentant à  l’aéroport et n’étant pas munis de documents adéquats. Entendez,  documents leur permettant de fouler pour une certaine durée ou une durée  certaine, ce pays de cocagne appelé Belgique, lui-même situé au sein de  l’Europe forteresse qui s’est octroyée le “droit” de choisir qui avait  le “droit” d’y résider, et qui pas.


Ainsi, ce gouvernement poussé par le parti nationaliste de droite,  depuis interdit – le Vlaams Block – décide la construction d’un “centre”  pour caser toutes ces personnes étrangères qui ont été triées à leur  arrivée. Ce centre est la propriété d’une société privée Biac et loué  par la Régie des bâtiments....

(l’Etat loue à une société privée l’espace  pour enfermer des personnes sur un territoire qui n’est pas tout à fait  la Belgique puisque zone no man’s land ..)


Aujourd’hui, magnifique! enfin terminé, le centre depuis baptisé  “Caricole” en raison de sa forme circulaire (pour déboussoler les  occupants ?) est sorti des esprits pour entrer dans la réalité.


Situé à côté de son confrère le 127bis destiné à enfermer les  personnes en attente d’expulsion (centre de rapatriement), le Caricole  est accessible depuis l’aéroport par un sas direct.

 

Il a fière allure  dans la grisaille des champs, tout circulaire qu’il est avec ses  panneaux de bois qui ont déjà l’air pourri.

 

Mais pour apercevoir ces  panneaux, il faut un peu cligner des yeux puisque la bâtisse est  entourée de grillages noirs, solides, effrayants, environ 4 m de haut,  tout hérissés de barbelés.

 

Elle est de plus, pour toute sécurité certainement,  entourée de douves pas encore remplies d’eau…. Une armada de caméras  surveille, surveille…


A quelques mètres des pistes d’atterrissage de l’aéroport de Bruxelles National, il a une capacité théorique de 90 places.


Mais, soyez tranquilles, à l’intérieur, on n’entend absolument rien  des allers et venues aériennes, le tout est très bien insonorisé.

 

Dans  cet intérieur flambant neuf tout est blanc immaculé. immatriculé!


Actuellement une cinquantaine de “résidents” y sont détenus.


Le personnel est composé d’une centaine de personnes dépendant de  l’OE et d’une vingtaine de personnes employées par les sociétés privées  pour la nourriture et le nettoyage.


Tout est prévu, tout est organisé, salles d’interviews pour les  entretiens avec avocats, salle des visiteurs dans laquelle les  “résidents” peuvent recevoir des visites, pas seuls en tête à tête, mais  dans une grande pièce qui compte actuellement 5 tables avec 6 chaises,  il y a même un sympathique coin jeux pour les enfants, tout est prévu.  Murs plafond et portes tout est blanc. Visites possibles de 14 à 16  heures. (C'est le gommage des couleurs qui n'ont pas "Droit de cité"...Steph)


Le personnel, presque au complet se compose d’assistants sociaux et  d’accompagnateurs, infirmières et médecins à disposition des résidents.Question de patience!


Ici, contrairement à ce qui est se subi dans d’autres centres, pas  d’uniformes, les personnes qui s’occupent des détenus sont toutes en  civil.

Il ne s’agit pas de gardiens mais "d’accompagnateurs". Ils parlent  plusieurs langues.


Un poste de surveillance avec ses multiples écrans, permet de  surveiller en temps réel les alentours du centre ainsi que ses entrées.


Des locaux sont prévus pour “l’intake”, traduisez l’accueil, des  résidents.

 

Là leur sont fournies des fiches d’information en plusieurs  langues. Il y a la visite médicale comprenant un check-up standard, si  nécessaire des examens particuliers sont entrepris, c’est également là  que se donnent les certificats “fit to flight” traduisez, en état d’être  expulsés….

 

Ils disposent d’un casier leur permettant de déposer leurs  biens, un gsm leur est remis dans lequel ils peuvent utiliser leur carte  personnelle.

Ils/elles disposent d'un badge perso pour acéder à leur chambre(?).

 

 

La circulation est libre (?),  elles/ils peuvent même se rendre dans la cour entre 7h30 et 22h30.


Cette cour  n’est pas énorme, environ 2 x 60 m2 et les autres espaces  pour du foot out du basket ne sont accessibles qu’accompagnés –  grillages extérieurs oblige.
Tout est blanc, si ce n’est le couloir qui indique la couleur de  “l’aile” – bleue, orange, brune,… tout est à l’identique puisqu’on est  dans le circulaire….


Mais que serait un centre sans sa cellule d’isolement. Environ 3m sur  4 avec pour seul mobilier un bloc-lit et un wc. Les “fenêtres”  rappellent des meurtrières puisqu’elles sont 2 et font env. 10 cm de  large et 1,50 m de haut. Tout donne sur le vide des champs.

 

D’autres salles existent, bibliothèque, salle de ping-pong et  fitness, accès à internet pour les matières concernant l’asile, salle de  création… heures d’ouvertures indiquées comme toutes les autres  indications aux portes d’ailleurs, en néerlandais uniquement.

 

Ce  territoire no man’s land est-il donc flamand?Wallon? Européen?


Il y a deux grandes pièces de détente, accès libre, l’une dispose  d’une télévision et d’un billard, il y a aussi un fumoir. Les deux  grandes salles sont sous surveillance puisqu’un espace vitré entre les  deux est occupé par des accompagnateurs, l’autre espace comme un  comptoir permet de demander l’une ou l’autre chose comme du thé par  exemple.


Les chambres sont elles aussi blanches, 2, 4 voire 6 places,  celles-ci avaient été prévues pour des familles mais le rappel aux lois  en empêche actuellement cet usage sauf occasionnellement pour une nuit  avant une expulsion. Les chambres sont libres d’accès dans la journée,  elles comportent une TV qui est allumée entre 7 et 10h et entre 19 et  23h. Elles disposent d’une salle de bain avec WC.


Les repas sont pris en commun, une cantine, self-service, nourriture  correcte, accoustique désastreuse comme partout dans le centre  d’ailleurs.


Voilà une description des lieux, elle ne parle pas des sentiments de  ceux qui s’y trouvent enfermés.

 

http://www.gettingthevoiceout.org/le-caricole-vu-de-linterieur/

(Relayé par Steph)

 
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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 11:06
-COMMUNIQUE-

“La machine à expulser fonctionne bien chez vous” nous dit un détenu!… »
“Tout ce qu’on peut faire est combattre pour garder surface”
“Après quelques jours on choisit la résignation”
“Pour certains on dirait que l’office et leurs avocats les oublient”


Beaucoup de résignation actuellement au centre fermé avec lequel nous avons des contacts: L’enfermement parfois plusieurs mois,la violence des expulsions , la fermeté des discours politiques , la stratégie de l’Office, les chantages au retour volontaire, les menaces, font que beaucoup ne résistent plus et acceptent leur expulsion.

 

Dans le centre fermé tout est fait pour que chacun accepte cette évidence de “y a plus rien à faire”, le personnel utilisant des stratégies « humanitaires »!.


Les avocats se disent muselés par des lois de non retour possible et se sentent impuissants.


Arrestations: 


Celui qui n’est pas désiré dans notre royaume reçoit un ordre de quitter le territoire, spécifiant qu’il a trente jours pour quitter le pays. En pratique d’après divers témoignages  la police communale débarque un matin à leur domicile et ils n’apprennent qu’au commissariat ou au centre fermé que leur demande est négative et que leur Ordre de quitter a expiré.

D’autres encore se rendant à la commune pour déclarer un mariage, se font arrêter instantanément avec comme prétexte “ une enquête sur ce mariage”

Ces arrestations se font avec la collaboration du Sefor (https://dofi.ibz.be/sites/dvzoe/FR/Actualites/Pages/SEFOR.aspx ) , de l’Office des Etrangers et des autoriés communales, et elles nous rappellent les fichages et arrestations des Juifs avant et durant la deuxiéme guerre mondiale, là aussi avec la collaboration des services communaux.


Beaucoup d’ Africains se font arrêter alors qu’ils sont en transit à l’aéroport de Bruxelles et que souvent ils ont une carte de résidence dans un des pays reconnu “Schengen” : Royaume Uni, Espagne, Pays-Bas….Ils sont maintenus dans les centres fermés pendant plusieurs semaines!


Un prisonnier enfermé actuellement a une carte de résidence en Espagne valable de 2001 à  2014: “toute ma vie est en Espagne”


Le mot à faire passer : ne pas passer par l’aéroport de Bruxelles !!!!


Les arrestations et expulsions de jeunes Afghans continuent, avec des grosses questions sur les laissez-passer délivrés dans certains cas par l’Office des étrangers lui même !.


Expulsions forcées:


Lors de la première tentative d’expulsion, le détenu peut refuser, et aucune pression n’est utilisée. On a dû constater à au moins quatre reprises que dès la première tentative d’expulsion, une expulsion forcée avec escorte est mise en place.


Les expulsions forcées sont pratiquées systématiquement dès la deuxième expulsion et deviennent très fréquentes: rien que ce vendredi 21 septembre, 3 détenus parmi les quelques contacts que nous avons, vont subir  ces escortes.


De nouvelles stratégies plus qu’illégales on été utilisées lors de l’expulsion d’un Congolais vers le Bénin’: http://www.gettingthevoiceout.org/a-quand-les-wagons-a-bestiaux/


Nous avons reçu un témoignage affirmant que le 13 septembre un détenu serait mort lors d’une tentative d’expulsion. Cette info reste incontrôlable, mais c’est la deuxième fois que nous recevons ce genre d’infos de tentative d’expulsion dramatique, et nous pensons que ces rumeurs ne sont pas un hasard.


Fouad, un militant du Sp Belgique , arrêté il y a un mois, a accepté son expulsion vers le Maroc. http://www.gettingthevoiceout.org/la-lutte-continue/


Un Népalais doit être expulsé ce 25 septembre: Son médecin a fait un certificat d’incapacité de voyager vu son état de santé très préoccupant: La direction du centre nie avoir reçu ce certificat.


Beaucoup crient au non respect des Droits de l’Homme en Belgique et dénoncent l’absence de réaction des ONG!


Centre fermé de Merksplas: 


“Nous sommes trente dans notre aile: Algériens, Marocains, Kurdes, Tucs, Népalais, Congolais , Nigériens, Guinéens:  l’internationalisme quoi!”

Détention d’un apatride depuis un mois.


L’aile 4 semble plutôt rassembler les prisonniers qui on droit à la double peine: ils ont été condamnés pour des faits répréhensibles et après avoir purgé leur peine sont envoyés dans une nouvelle prison en vue de leur expulsion.

Certains résident chez nous depuis parfois 15 ans et sont arrivés lorsqu’ils étaient mineurs!


Plusieurs nous disent qu’ils sont expulsés vers des pays qui ne sont pas les leurs et se demandent d’où viennent les laissez- passer.

Les gardiens auraient pris 600 euros à un prisonnier ( qu’il avait reçus de sa famille) avant sa mise au cachot.


Un prisonnier nous explique que 4 personnes ont été mises en isolement et questionnées suite à la découverte d’une clé ouvrant les portes du centre à Merksplas.

Un agent aurait vendu une clé et l’aurait déposée à un endroit (espace commun) où devait la retrouver le payeur, mais les agents sont tombés dessus avant qu’il ne la récupère.

Les 5 personnes sont suspectées d’avoir tenté d’acheter la clé. Quatre ont été transférées vers les centres fermés de Bruges et le 127bis. Un autre qui avait payé son titre de transport de retour avec l’aide de sa famille a été amené à Zaventem pour son vol, puis on l’a empêché de prendre ce vol et on l’a ramené au centre: il était suspecté d’avoir participé à ce trafic de clé.


127bis

L.O. Enceinte de jumeaux a été libérée du centre fermé 127bis après quatre tentatives d’expulsion et de vraies tortures pour tenter de l’expulser.
http://www.gettingthevoiceout.org/31-juillet-quatrieme-tentative-dexpulsion-de-mme-l-o-enceinte-de-bientot-6-mois/


Petit message anonyme sur Indymedia : “Lundi, 19h30: une amie vient d’appeler une dame qui se trouve enfermée au 127 bis qui lui dit que vers 18 heures une quinzaine de gardiens sont venus chercher L.O. pour l’emmener en isolement, elle s’est débattue et a crié et les autres femmes aussi ont violemment protesté.

Selon cette femme, on entend encore crier L.O. de sa cellule d’isolement.” http://bxl.indymedia.org/articles/5033


L.O. est libre mais elle vit dans la peur et n’ose pas sortir seule.

Cela s’appelle un syndrome post-traumatique. C’est très grave et très difficile à vivre pour elle et pour son entourage. 

 

Elle est transie de peur, elle croit qu’on va venir l’arrêter à tout moment. Elle est actuellement dans un centre ouvert près de la frontière luxembourgeoise et va accoucher dans quelques semaines.

Un mois après l’accouchement elle et ses enfants seront à nouveau “expulsables.


Evasion au centre fermé 127 près de l’aéroport, ( remplacé actuellement par le super sécurisé « Le Caricole ») :

On en sait un peu plus sur cet événement en avril 2012:
5 détenus ont subtilisé un trousseau de clés d’une gardienne: ils ont ouvert toutes les portes qu’ils pouvaient.


Ils  ont ensuite tenté de s’échapper en sautant par dessus les grillages : deux ont  réussi, trois autres ont été blessés. Ils ont été mis au cachot sans soins.
Suite à ces évènements, les détenus ont subi une fouille corporelle « approfondie ».


gettingthevoiceout@vluchteling.be


(A suivre)

 
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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 19:50

L'expulsion a eu lieu

 

 

 


Les relogements n'ont pas suivi

 

______________


 

Merci Manu Tango-Charlie


!!!!

 

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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 11:11

Expulsion

 

http://www.bastamag.net/local/cache-vignettes/L500xH334/arton2077-2a9cf.jpg

-Des chaines enlacées aux camisoles chimiques-

(steph)


Par Sophie Chapelle (27 janvier 2012)


Paris, aéroport Charles-de-Gaulle. Une « reconduite aux frontières » comme beaucoup d’autres. À l’arrière de l’avion, un homme menotté crie et se débat. Au silence et à la honte des passagers succède leur révolte. Résistance interdite, répliquent les CRS, qui traquent dans l’avion ceux qui ont osé se lever et prendre la parole. Derrière les chiffres proclamés par le ministère de l’Intérieur, la réalité.

 

Ce 20 janvier, le décollage est prévu à 10 h 30 depuis l’aéroport Charles-de-Gaulle. À l’embarquement, le personnel de bord est fort prévenant et ne signale aucune particularité sur le vol. À l’arrière de l’avion, pourtant, un homme hurle. « Laisse-moi, je veux descendre ! J’ai pas volé, j’ai pas tué, moi je suis pas esclave. » Il est entouré par quatre hommes et une femme, dont les brassards indiquent « police aux frontières ». « Je veux partir pour moi-même, je veux emmener le mot liberté avec moi. » En réponse à ses cris, il y a d’abord le silence des passagers. Et un terrible sentiment d’impuissance et de honte.

« Je n’aime pas non plus assister à ça, dit un steward. Mais on n’a pas le droit de s’en mêler. Mieux vaut peut-être pour lui qu’il soit là que dans un charter. Ici, au moins, on est là, on voit leurs pratiques, et on est avec lui. » Prière donc aux passagers de se montrer sourds, muets et consentants. Mais l’avion a du retard, et l’homme, malgré le tranquillisant injecté dans son bras, se débat toujours autant. Dans sa bouche, les mêmes mots reviennent en boucle. « Ne vous inquiétez pas, ça va finir par se calmer », assure le steward. En fond sonore, la voix du personnel : « Nous sommes heureux de vous accueillir sur ce vol Air France à destination de Conakry. »

L’heure tourne, les visages se crispent, l’indignation marque les regards. Soudain, un homme se lève : « Je n’ai aucune envie de voyager dans ces conditions-là. » Malgré l’appel au calme immédiat lancé par le personnel de bord, d’autres passagers se lèvent à leur tour. « C’est vrai, on ne peut pas accepter ça, c’est pas normal. » La peur recule à mesure que de plus en plus de passagers se lèvent et appellent à rester debout. « Si cet avion partait pour les États-Unis, vous imposeriez ça aux passagers ?, s’insurge un autre homme. C’est parce que l’on part en Afrique ? » « Pourquoi l’attacher comme un chien ? Qu’est-ce qu’il a fait ? »

« Entrave à la circulation d’un aéronef et rébellion »

L’homme menotté, voyant les gens se lever, se met à taper encore plus fort avec ses pieds. La panique gagne à bord. L’avion, lui, commence à partir. « Arrêtez l’avion », hurlent les gens. Les enfants pleurent, des passagers cognent contre les coffres à bagages. « Je vous garantis qu’il va se calmer », répond l’agent de la PAF. En fond sonore, la voix du commandant de bord : « C’est la dernière chance que je vous donne pour que l’avion puisse partir, restez tranquilles à vos sièges. » Agents de police et passagers filment tour à tour la scène. Des passagers exigent de parler au commandant de bord, la sécurité à bord n’étant pas respectée. La sanction tombe finalement à 12 h 30, deux heures après l’embarquement : « À cause du comportement de la majorité des personnes qui sont à bord, le vol est annulé. »

« Ça veut dire qu’il n’y a personne qui va partir, vous êtes contents ? », lâche le gars de la PAF. « Et vous, là, vous allez descendre avec nous », en pointant ceux qui ont désapprouvé haut et fort la scène dont ils étaient témoins. L’appareil est renvoyé au parking. En bas de l’avion, une fourgonnette arrive dont descendent une quinzaine de CRS. Une fois l’expulsé débarqué, la stratégie d’intimidation se met en place. Un homme de la PAF passe dans les rangées, pointe par les numéros de siège les personnes qui ont exprimé verbalement leur indignation. « Nous avons le n° 38. Madame, prenez vos affaires et descendez s’il vous plaît. » Les gens cachent leur visage par peur d’être reconnus, certains revêtent leurs lunettes de soleil. « On vous cherchait monsieur, vous vous cachiez ou quoi ? » Et l’inspection se poursuit.

Avec ceux qui refusent de descendre, la seule méthode employée est celle de la violence. Dans les travées de l’avion surgissent des CRS casqués, matraque et bouclier à la main, défilant en file indienne. Ils viennent chercher un passager de force, accroché à son siège. Au total, huit passagers sont débarqués, poursuivis pour entrave à la circulation d’un aéronef et rébellion. Le personnel est sollicité par la police pour connaître les noms de ceux qui ont été débarqués. Ils seront finalement relâchés trois heures plus tard, sans avoir écopé d’amende. En attendant les bus ramenant les passagers au terminal, un homme témoigne : « Ces expulsions sont monnaie courante sur les vols en direction de l’Afrique. Ce qui a fait réagir les gens, c’est lorsque l’homme a parlé d’esclavage. Voir quatre type blancs menotter un gars dans l’avion et l’expulser, ça évoque tout de suite la traite négrière. On n’a pas oublié le discours de Dakar de monsieur Sarkozy. »

Sophie Chapelle

 

Article relevé là: http://www.bastamag.net/article2077.html

  communiqué par "susauvieuxmonde"/Charles Tatum.:http://susauvieuxmonde.canalblog.com/

Photo : Noborder Network

(Relayé par Steph pour Nosotros.incontrolados & FAICMFSF)

 

Et enfin, ajoutons un regard sardonnique nouveau sur le sujet

 

tel qu'il pourrait être naïvement compris par les passagers "lambdas" de ces vols

vers ces paradis lointains et aussi en ce qui concerne

les limites restreintes de leur indignation timorée:

(proposé par steph )


-(Un petit air pas aussi "fleur bleue" qu'il pourrait y paraitre de prime abord)-

http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=fs9x2sbnPi0

-Tes  lacets son défaits...Tu marches dessus....-

 

-Dyonisos-

 

 


Moyennant quelques offuscations de circonstance 

le touriste en toute bonne conscience

engrangera son quota de pitance

vers la Casamance

Thé à la menthe

_____

steph


 




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6 décembre 2011 2 06 /12 /décembre /2011 17:04
La police a pris d'assaut ce matin, à 7H50, l'immeuble occupé par le collectif "La Pétroleuse"
Le collectif La Pétroleuse occupait depuis le mercredi 23 novembre, un immeuble vide appartenant à la Centrale Générale de la FGTB, situé au 2-8 rue Watteeu à Bruxelles. Le but de cette occupation est d’en faire une zone de réflexion et d’action politique culturelle et sociale. A 7H50 ce matin, la police a donné l’assaut au bâtiment, brisant portes et fenêtres.
Malgré les tentatives de discussion, la FGTB a réagi comme la pire des société immobilière, avec procédure d’urgence unilatérale devant les tribunaux (précisément ce que la FGTB dénonce de la part du patronat dans les conflit sociaux !), prétextant des "débuts de travaux" qui ne sont en fait que le murage des murs et fenêtres et le saccage des installations de chauffage (pratique bien connu des spéculateurs immobiliers), et, finalement, envoie de la police. La seule différence entre la direction de la Centrale générale et les propriétaires véreux ordinaires aura donc été que la direction syndicale a fait semblant de vouloir dialoguer pour duper les occupants, pendant qu’elle leur envoyait la police.
 
 
 
* * * * * * * * * *
  collectif COLERe  
blog:
http://colere.blogspirit.com

groupe de discussion: http://fr.groups.yahoo.com/group/colere

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1 août 2011 1 01 /08 /août /2011 11:21

01 août 2011

[Lu sur Observatoire de la censure ]

expulsion-elabo2

Un squat évacué, des artistes expulsés à Rennes

 

 

LA SNCF POUSSE A LA ROUE

!!!

/Steph/



À la demande de la SNCF*, propriétaire du site, les forces de l'ordre ont fait évacuer, le 26 juillet au matin, les locaux de la Sernam*, situés  dans la zone en friche de Baud-Chardonnet,  à Rennes (Ouest-France, 26-07-2011).

CRS* et GIPN*  ont débarqué  avec "la Société protectrice des animaux (SPA), la fourrière, des tracto-pelles, des camions-bennes, et une entreprise de déménagement", précise Le Mensuel de Rennes (26/7/2011). Le 18 janvier, la SNCF* avait déposé une plainte pour occupation illégale des lieux et le 26 janvier pour effraction dans un poste électrique à haute tension, rappelle Le Télégramme (27/7/2011).

Inutilisés depuis plusieurs mois, les lieux (10000 m² de surface couverte pour un emprise foncière totale de 20000 m²) étaient occupés, depuis décembre 2010, par l'association ARET23 et le collectif d'artistes L'Élaboratoire (clic) qui les avaient recyclés en espaces de répétition et de création pour les compagnies, qui avaient organisé différents ateliers pour les adhérents (soudure, travail du métal, menuiserie, ébénisterie, mécanique, carrosserie, vidéo et photo, cuisine, couture, informatique, musique) et avaient ouvert une cantine et un garage associatifs.


« La question de la place dans notre ville des jeunes artistes en marge des institutions, et des jeunes en général qui recherchent des expériences de mode de vie alternatives, semble ignorée par nos pouvoirs publics. Leur mise à la rue ne peut qu’accentuer leur marginalisation et leur ras le bol. Nous ne pouvons construire une ville durablement sans intégrer cette partie de la jeunesse qui participe avec générosité, créativité et enthousiasme à sa vie culturelle et festive », a déclaré dans un communiqué Europe Écologie Rennes qui signale que les oeuvres et les biens personnels des artistes absents ont été mis dans des bennes à ordures. 

 

Pour d'autres informations, voir ici clic et là clic. Et encore là clic.

 

 


 

 

* SNCF: Société nationale des chemins de fer; Sernam: Service national de messagerie; CRS: Compagnie républicaine de sécurité; GIPN: Groupe d'intervention de la police nationale.
 
 

Posté par charles tatum à 10:46 - art vivant - Commentaires [0] - Rétroliens [0] - Permalien [#]

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29 juillet 2011 5 29 /07 /juillet /2011 06:20
[Envoi] Fwd: Squats d'hier, squats d'aujourd'hui. in memoriam Igor Tschay

Plus 
alain braulio  
   
tentative de plus d'un mois et demi de mobiliser autour d'un vieux souvenir...
Toujours vif cependant, tant l'actualité du squat à Bxl est encore brûlante (si j'ose dire).


Résultat de( me)s courses : moins d'une dizaine de réponses, encore moins de propositions concrètes de participation.

 
M'y suis mal pris sans doute. Ou plutôt, la période est très mal choisie. Ou encore nos mouvements sont bouffés par l'urgence : les indignés se cherchent un nouveau souffle, les squats se battent pour leur subsistance, les sans papiers se tirent dans les pattes (enfin, certains...)...

Je révais d'une belle flambée genre feu de st Jean ; ç'aurait fait tache en cette fin des soldes. Je peux m'exonérer de cet effort avec un prétexte (à) béton : mon lumbago ne me lache pas.




MAIS NOUS Y SERONS :


rejoignez-nous sur le terrain vague de l'avenue de la Toison d'Or (face au Hilton) ce samedi 30 juillet à partir de 19 h. Rendez-vous festif autogéré : apportez-y ce que vous aimeriez y trouver (à boire et à manger, des instruments de musique ou autres ustensiles, selon la fantaisie ou l'humeur)



Squats d'hier, squats d'aujourd'hui.

In memoriam Igor Tschay

« Les chevaliers et les drapiers » vs TODOR/HERON

 

Il y a 10 ans.


Les squats du bloc Toison d'Or/Chevaliers/Drapiers avaient déjà fait couler pas mal d'encre, notamment en raison du projet immobilier pharaonique au parfum de scandale auquel les squatteurs s'affrontaient (lire plus loin, « essai d'éclaircissement... »).Le 11 rue des Chevaliers en particulier, s'était fait connaître pour ses activités ouvertes au public, notamment celles du "club radical" et de "l'ilôt Soleil" : cabaret et salles d'expo, concerts, cirque, théâtre... Une aventure qui a pris un tournant dramatique avec l'incendie criminel qui a ravagé l'immeuble. Le 30 juillet 2001 aux petites heures du matin, un ou des individus (qui n'ont jamais été identifiés) boutaient le feu à des matelas et meubles aspergés d'un liquide inflammable au pied d'une cage d'escalier.

Igor Tschay, poète et musicien d'origine ukrainienne perdait la vie, se défenestrant en tentant d'échapper aux flammes. Plusieurs autres ont souffert d'asphyxie et de brûlures graves.

Dans la foulée, les autres squats incontrôlés étaient « nettoyés pour raisons de sécurité », et ne subsistaient que les maisons occupées de la rue des drapiers (pour lesquelles un accord se négociait).

Début 2003, respectant les termes du contrat précaire arraché aux promoteurs, les derniers squatteurs faisaient place nette. Qu'on fait les promoteurs depuis ? Le pâté est resté vide pendant environ un an avant qu'ils n'actionnent les pelleteuses pour tout mettre à plat. Et le chancre a accueilli des «événements», «performances», expos itinérantes promotionnelles etc. Ce morne terrain vague s'offre encore aujourd'hui à la vue « et au repos » des badauds et consommateurs chics de l'avenue de la Toison d'or...

Tandis qu'ailleurs, de nombreux sans-grade tentent toujours de faire valoir un droit d'occupation des immeubles à l'abandon, se heurtant invariablement à la logique du profit...

 

 

« affaire Heron City » :

essai d’éclaircissement d'un imbroglio juridico-financier.

 

Au début des années nonante la société Credicom, dépendant du groupe français Immobilière Hôtelière acquiert un peu plus des deux tiers (6600 m² sur 9000) de l’îlot 24 à Ixelles. Le rachat s’est opéré sur les avoirs de 7 sociétés immobilières de moindre importance, dont 4 au moins étaient en liquidation. Le projet de Crédicom s'incarne dans la société anonyme Todor (la filiale créant une filiale...) fin avril 92, posant un acte d’accroissement du capital qui la rend maître des 22 immeubles et groupes d’immeubles. La valeur d’acquisition du lot s’élève à 3 milliards et demi de francs belges (86,8 millions €). Cela porte la moyenne à 120 millions (300 000 €) par maison, une des plus modestes étant enlevée pour la bagatelle de 190 millions (471 000 €). D’autres opérations d’accroissement du capital suivront, notamment par émission d’obligations, et à l’aide d’emprunts aux banques AnHyp et CGER (1,557 milliard FB). A ce sujet, il est intéressant de noter que Crédicom s’est portée garante des emprunts pour sa filiale, non sur des effectifs réels mais sur les plus-values attendues de son investissement. (cf. De Morgen, 06 01 2001.)



Vers 1995-1996, Credicom déclare cesser ses activités dans l’immobilier, « lâchant » le projet Todor. En même temps elle balaye d’un revers de main les prétentions du fisc qui lui réclame 2,4 milliards (fb), le renvoyant aux anciennes sociétés propriétaires. En 1999, le 20 mai, se joue un acte qui a de quoi étonner -le mot est faible- tout néophyte en matière de transactions financières : ce même jour en l’espace de quelques heures l’ensemble du bien s’échange 3 fois, passant des mains de Todor en faillite à celles d’une société basée en Irlande, pour aboutir dans le sabot d’Heron City (voir le détail ci-après). C’est enfin en juin 99 que la gestion est confiée au courtier Jones Lang La Salle. Les documents notariés et certains courriers à l’adresse des locataires établissent qu’au moins 2 administrateurs se retrouvent dans plusieurs sociétés concernées par l’affaire, changeant de chapeau au gré des transactions.

20 mai 1999. A midi, Todor, par son délégué Monsieur Philippe Bijaoui, loue les immeubles à titre de bail emphytéotique (bail de longue durée, octroyant un droit de jouissance du bien, et qui exonère le locataire d’un certain nombre de responsabilités et charges) à la société Foxside Ltd, SPRL basée à Dublin, Irl. (représentée devant le notaire par Henri Van Zeveren, lui-même précédemment administrateur de … Crédicom). Bail conclu moyennant une redevance de base de 346 500 000 FB, l’assomption des dettes aux banques AnHyp et CGER, plafonnée à 350 millions de FB, et une redevance annuelle de 1000 euros. A 13h10, Foxside, par la main de son fondé de pouvoir, M. Van Zeveren, cède le droit d’emphytéose à la SPRL Heron City-Toison d’Or, représentée par Monsieur Alan Goldman, résident à Stanmore, Royaume Uni. Selon le « nouveau contrat », le locataire est tenu de remplir les obligations et charges de l’emphytéote cédant, A L’EXCEPTION de la dette de la société Todor. A 14h30, Todor (Philippe Bijaoui) revend le lot à Heron Belgium, SPRL « distincte » de Heron City-Toison d’Or, mais représentée par le même Alan Goldman, au prix de 3,5 millions de FB.

L’un dans l’autre, la passation s’est conclue pour un montant d’environs 700 millions de FB (1,75 millions €), incluant l’échange de la redevance de base (par virements croisés, l’une et l’autre parties reconnaissant avoir reçu les sommes le jour même) et l’estimation de la prime additionnelle « calculée à une date ultérieure sur base des résultats du développement des biens ».

(sources : documents notariés du 23/06/99 auprès de Franck Celis, notaire à Anvers)



Depuis l'ensemble (càd le terrain vague) appartient au groupe néerlandais ProWinko.

Certains observateurs n’hésitent pas à parler de fraude fiscale et de blanchiment d’argent au sujet de cette affaire. D’autres nous diront peut-être que de tels montages sont fréquents, que les bataillons de juristes qui conseillent ces sociétés les aident à manœuvrer aux marges exactes de la légalité. Restent en suspens bon nombre de questions, dont les suivantes :



  • Qu’est-il advenu des dettes envers AnHyp et la CGER, s‘élevant à plus d’1,5 milliard de FB, que les termes du premier bail emphytéotique plafonne à 350 millions, et que le second gomme purement et simplement ?

  • Qu’est-il advenu des charges fiscales d’un montant de 2,4 milliards que Credicom réfutait dans les commentaires de son bilan de l’année 1995 ?

  • Quels sont les liens entre les sociétés qui se sont succédées à la tête du bien ; les divers noms réapparaissant tantôt dans l’une, tantôt dans l’autre sont-ils autant de coïncidences fortuites ?





 

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