Tout tout petit livre - parce que les courtisans n'ont guère temps et tête à lire, écrit sur le fil par le baron d'Holbach, vous savez, celui qui permit à Diderot d'avoir des oeuvres subversives publiées quand même ?!
Dans ce tout petit opuscule, le baron nous explique, à nous qui serions parfois un peu lanterne-va-t-en guerre, que tous les honneurs, hommages, pensions, rentes, à côtés, châteaux, veau, vache, cochon, couvée, sont amplement mérités par ses sires de mauvais aloi.
Car en effet qu'est-ce qu'être un courtisan ? Sinon accepter, jour après jour, de ne pas exister ? de ne pas penser ? de ne pas s'estimer ? de n'avoir d'honneur que pour le laisser fouler aux pieds ? d'être celui qui amuse ? dont on rit ? qui compte pour rien ? que tout le monde méprise ? qu'on aimerait voir pendu à la grande vergue et au grand cacatois en même temps ?
Savoir ramper, courber l'échine, amuser le maître : hors des possibilités de l'homme classique tout ceci ! Exceptionnelles qualités d'humilité ( très chrétienne vertu, nous remarque le baron qui avait des Parthes l'amour de la flèche ! )
Tout petit livre très rassurant quand on veut aimer et comprendre ces têtes qui font les Unes de nos journaux : Le p'tit Banier, la madame Woerth, les ministres en rangs serrés, les ptits chefs en tous genres !
Par Shadokskaïa - Publié dans : Dans la série : quoi lire ce soir ? -
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