Tony Gatlif : « Pourquoi n’ont-ils rien dit ? »
Cinéma. Tony Gatlif évoque son dernier film "Liberté". Un retour sur le sort des Tsiganes sous l’occupation.
"Liberté", le dernier film de Tony Gatlif sortira dans les salles le 24 février. L’avant-première a eu lieu à Montpellier au cinéma Diagonal, jeudi dernier en présence du réalisateur. Le film aborde le sort des Tsiganes en France pendant l’occupation.
« Il fallait faire ce film, explique le réalisateur, il est utile, pas seulement pour les Gitans. Il résonne avec l’époque que nous traversons. Il y a des mots qui sont lâchés actuellement que l’on n’aurait pas osé prononcer dans les années 50.
En même temps c’était un film dangereux pour un auteur comme moi qui adore partir en vrille. La dimension historique m’a contraint à tenir le cap. »
L’extermination des Tziganes est un fait souvent oublié.
Le nom des victimes tsiganes ne fut même pas mentionné durant le Procès de Nuremberg.
(-Pour Illustration, lorsque j'étais même, en culottes courtes avec la tête malgré moi pleine de tout ce qu'on y avait mis de force, il arrivait avec d'autres mômes du coin que nous croisions ici et là des "manouches"...Manouches?
Pour nous il s'agissaut de "manouches", de "Romanichels "et "les manouches": c'était pas bien, on nous le disait assez, et il ne fallait pas les approcher: -"ils étaient sales, voleurs, voleurs d'enfants, égorgeurs de poules, jeteurs de sorts, sorciers, menteurs, toujours le couteau à la main," Donc, en résumé "terrifiants" .etc...
Il arrivait aussi que piqués par la curiosité et un goût encore très limité pour la transgression on se risque à franchir le rubicon gorgé de certitudes et d'interdits...On allait donc, intimidés, "parler avec eux" , surtout lorsqu'il y avait de la musique, du cirque, des roulottes, des chevaux des vanniers, des "saisonniers", des nous lisant "la bonne aventure"....
C'était à la fin des "années cinquantes", le tout début des "soixantes"..!
Inévitablement, lorsque nous leur demandions d'où ils venaient et qu'ils nous répondaient fièrement: -"Nous sommes Tziganes"...
Nous nous en retournions dépités et moqueurs, méprisants car, et nous en étions convaincus, ce ne pouvait être que "des menteurs" en effet, puisque de notoriété publique les "Tziganes" avaient, comme les loups, "Mystérieusement disparu" d'Europe....
Nous étions donc convaincus qu'il ne pouvait s'agir là que d'usurpateurs, au mieux d'un usage abusif du d'une "identité Tzigane" par de simples "romanos" qui voulaient se faire passer folkloriquement pour ce qu'ils ne pouvaient être, ..
La chose étant entendue:Les Tziganes? Cela ne relevait que d'une "légende", les Tziganes, ça n'existait tout simplement plus du tout !!!
Nous ne discuterons ni n'objecterons quoique ce soit à propos du casting: nous ne sommes pas des "critiques de casting" ou même d'Art....
Steph.K)
On trouve d’ailleurs très peu de films documentaires ou livres sur le sujet. « J’ai toujours eu envie de faire ce film mais cela me faisait peur, confie Tony Gatlif, les Roms que je rencontrais me disaient souvent : Fais-nous un film sur la déportation des Roms ».
suite : http://jmdinh.net/articles/montpell...
L’association Confluences Nomades Vendredi 26 février "Liberté" de Tony Gatlif au Casino, à Auxerre, à 19h45 avec Jacques Sigot.
http://yonne.lautre.net/spip.php?article3903&lang=fr
Nous supposons donc là un débat possible (les amis du négatif))