Abstract :
On vous donne ici un titre en trois parties nominatives pour bien vous faire piger qu’il existe selon nous trois niveaux sur la question écologique : le scientifique, le sociologique, le politique. Nous soutenons en outre que ces trois niveaux sont relativement plus hétérogènes, étrangers et séparés entre eux qu’on ne le dit ordinairement.
Notre ambition est de nous fournir à nous-mêmes une table d’orientation sur l’affaire. Vous n’êtes naturellement pas tenus de la partager.
1. La symphonie écologique : le niveau scientifique (allégrisme et anti-allégrisme)
Nous étions naturellement tous déjà "scientifiquement" fortement pré-écologisés, Allègre arrive, le salaud, et purement paraît-il, dans le but de se rendre intéressant, crache avec son livre en quelque sorte dans le pot. La colère du coup gronde chez les climatistes anti-allègre, professionnels, scientifiquement labellisés, dont l’Allègre gache le beefsteak et la ressource.
Deux thèses adverses se trouvent confrontées : la thése terro-gaienne-écolo-classique qui voit dans la pollution industrielle humaine par le CO2 l’origine actuelle du réchauffement de la planète, en face la théorie galactique non écolo qui voit dans le cosmique (galaxie-soleil) les changements de la planète.
Nous n’allons pas décider nous présentement ici qui a tort qui a raison, puisque l’Académie des sciences s’en occupe qui organise le débat après la manif des 400 climatos contre Allègre et son comparse Courtillot.
L’opération a surpris au départ car les climatos en appelaient en quelque sorte au jugement de dieu, à l’ordalie de la ministre ce qui génait un peu, mais bon ça se jouera autrement : après tout l’histoire des sciences a été assez meublée de querelles scientifiques ou pseudo scientifiques ouvertes ou méthodicisées : Galilée, Darwin, Einstein, Lyssenko, la mémoire de l’eau, etc.
Bref ! nous attendons beaucoup du débat scientifique sur le plan scientifique, ce qui est déjà sans doute de la naïveté.
Ca occupera en tous cas les journaux avec plus de sérieux et les esprits curieux avec non moins de sérieux.
Premiers résultats premières hypothèses : à supposer que la théorie galactico-solaire sorte lamentablement perdante, un premier avantage sera d’obliger Allègre et Courtillot à boire la ciguë, ce qui sera au moins un peu rigolo.
Si en revanche c’est la théorie écolo du CO2-effet de serre qui s’effondre, nous avons premièrement la révélation de la première énorme mystification scientifique de l’époque contemporaine, c’est la prise de Pnom Penh ou le massacre de Timisoara passant du médiatique à la science. Ca fout en l’air des tas de trucs, à commencer par Kyoto, Copenhague, le décroissantisme, etc etc. Ca fout en l’air la politique défendue par Sarko sur le sujet.
A côté de ça, ça n’améliore pas la qualité de l’eau, des mers, de la bidoche de boeuf, ça n’améliore pas la junk food en général et vos bourrelets de graisse sur le côté, une moitié de l’écologie perdure malgré l’énorme vice de base.
2. La symphonie écologique : le niveau sociologique (hulotisme et anti-hulotisme)
En fait on s’aperçoit assez vite que la théorie écologique déborde largement ses vrais ou faux fondements scientifiques. Il y a deux autres plans dans tous les cas qui participent à l’écologie : le rationnel du simple bon sens et l’irrationnel profond qui n’a pas encore été véritablement étudié mais qui mériterait de l’être. Comme le dit notre pote Paulo, l’écologie réunit à la fois tous les braves gens disponibles et bobos qui en ont les moyens et en même temps tous les cinglès et rats crevés de la terre.
Le "Monde magazine" qui a ouvert très prudemment la question dans son numéro 28 sous le titre "Les orphelins du Progrès" sent bien que la question est à creuser. La rationalité de l’attitude écologique banale (le bio, le sain, le non pollué, l’eau potable...) traîne aussi par la main un irrationnel certainement plus que mystérieux. Le Monde évoque la peur du progrès et des formes de millénarisme qu’on croyait oubliées. L’écologie dans sa réalité c’est pas seulement de la science et des règles et techniques de vie, c’est un possible gros mysticisme : sainte nature, bonté de la nature, beauté de la nature, trésor des espèces, le requin, le loup, l’ours polaire, et la super-gonzesse qui marche avec sur les affiches.
Bref l’écologie dans le vécu c’est du Hulot, non pas que les images de Hulot ne soient pas bonnes, elles ont fait son succès. Hulot c’est du documentaire faunique, florique, mais avec une charge folklorique et idéologique qui pèse aussi des tonnes. L’étonnant est que la presse (mais plus personne ne s’étonne de la presse !) ait élevé sans se poser des questions Hulot au niveau d’un gourou et même d’un grand gourou. Vous avez vu récemment les sondages à bouffer du foin sur le gourou Hulot. Hulot le conseiller des princes qui claque les portes du Matignon de l’environnement. etc etc.
Hulot est selon notre avis d’abord simplement, prosaiquement, comme Bébert le charcutier. Bébert vit de la charcuterie, Bébert respecte en conséquence la charcuterie. C’est la moindre des choses qu’Hulot respecte la terre, il en vit grassement depuis longtemps. Comme Yann Arthus Bertrand vit de la beauté vue du ciel, l’un et l’autre vivent d’une nature dont ils veulent qu’elle dure le plus longtemps possible telle qu’en elle-même. Eternellement si possible.
Nous avons certainement en nous-mêmes, nous les hommes, le goût dit ou non-dit de certaines permanences. Le novtropisme est une tendance assez récente, nous préférons le connu bien intégré à l’inconnu que nous ne connaissons pas. Comme dans Loti, comme dans pas mal de la littérature et dans la totalité de la poésie il y a en chacun de nous une aspiration à suspendre le temps et l’instant. Exactement comme dans la photo.
Cherchez, vous ne trouverez pas de poésie et de photo futuriste. Il y a souvent dans Hulot de la faucille nostalgique apte aux champs et parfois du marteau, mais sans jamais avoir le communisme. L’image renvoyée par Hulot, l’image lue ou créée sur Hulot, nous dit assurément des choses sur nous. On les connaît pour le moment très peu !
La question scientifique écologique est possiblement bien débordée comme on disait par la question mystique. Mais quid de la question politique ?
3. La symphonie écologique : le niveau politique (sarkozysme et anti-sarkozysme)
Nous sommes si fatigués du sarkozysme que c’est presque une souffrance d’aborder la question écologique vue chez Nicolas Sarkozy !
Or Nicolas Sarkozy représente assez bien notre société. Le président Sarkozy est écolo comme il est par ailleurs libéral. Le président Sarko caméléone dans l’idée dominante. Mais qui peut le lui reprocher !? C’est le système de fonctionnement de notre société : des idées dominantes existent, bonnes ou fausses, elles dominent par divers effets de pouvoir, on les dit bonnes de ce simple fait. On n’en change que sur de grands revers ! et encore !
Les revers économiques que nous venons de vivre ne changeront rien à notre société, un revers écologique ne changerait probablement rien tout de suite. Sarko jusqu’à présent a adopté la pente écologique, il est pour le développement durable, pour l’économie solidaire et équitable, il est certainement pour les cafés Fabre et les confitures belle Maman. Il est pour la suppression des retraites puisque les problèmes de retraites posent des problèmes de trésorerie.
L’affaire de la querelle sur le climat et le CO2 ou pas n’est quand même pas rien. On avait eu toutes les bérézina sauf encore celle-là. Il importe de savoir comment le débat ira. Des intérêts s’agitent au-dessous des ordinateurs.
Bref le débat est peut-être engagé, mais ce n’est pas sûr, le Monde déjà cité et Arte, sur la théorie galactique, l’ont peut-être vraiment ouvert la semains dernière. Madame Mitterrand s’interrogeait aussi la semaine dernière sur le sens qu’il fallait donner à toutes ces publicités sauvant la terre au profit des coquins éhontés qui la polluent sûrement. Jacques le Goff, l’historien, posait la question pertinente : qu’est-ce qui est politique dans un programme écologique ?
Après le credo de la grand messe écologique habituelle, peut-être effectivement les questions de raison se posent-elles à temps.
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Alain Serge Clary et les Inoxydables philosophes de l’Ocséna vous saluent bien. Avec la participation active des Nosotros Incontrolados
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Ocséna, Organisation contre le système-ENA et pour la démocratie avancée
http://ocsena.ouvaton.org
