suite de EXTREME-DROITE EN EUROPE du samedi 9 février 2013
ET ON FINIT PAR LA SUISSE
ça roule!
Extrême-droite: UDC suisse 5 fait-elle péter sa loi?!
Comment voit-on la Confédération qui est joyeusement en train de mettre en place des mesures demandées à hue et à dia par l'UDC?!
Regardons les mesures générales du durcissement d'asile en Europe qui est dans l'agenda des partis de Droite de la Droite. En Suisse, l'initiative «Contre les abus dans le droit d'asile» demandée l'UDC a tout juste été rejetée lors des votations fin 2002. L'UDC est opiniâtre et renvoie la sauce avec une autre initiative «Limitation de l'immigration en provenance d'États non membres de l'UE» qui aussi passé en votation populaire en 2004 et qui a aussi été envoyée aux pives...du moins par ceux qui ont été voté puisque qu'il y a eu un taux d'abstention très élevé. Ce qui n'a pas empêché le gouvernement d'intégrer certaines lois, d'en appliquer les mesures et la mise en pratique dès 2006, notamment celle de ne pas permettre aux ambassades de donner suite aux demandes d'asile, demande labellisée UDC.
Ce qui est complètement farfelu, c'est que l'UDC est en baisse de forme et en le même temps, la politique d'asile se fait de plus en plus dure. Donc, ce n'est pas l'UDC qui fait la politique d'asile en Chuiche. Tout comme chez nos voisins français, ce n'est pas le FN qui fait les lois sur la migration, mais un gouvernement de Gôche, avec un Premier ministre de Gôche, Manuel Walls, qui pratique une politique de durcissement contre les Roms. Bizarre! Vous avez dit bizarre? Sissi. Bizarre venant d'un gouvernement socialiste.
Alors, comment comprendre cette tendance à la radicalisation?
Sont-ce des gens qui ne se reconnaissent plus dans le monde d'aujourd'hui?
Est-ce un mouvement de peur, de repli?
Cette montée de l'extrême-droite et de la Droite de la Droite démontrent-elles que la mondialisation déstabiliserait l'individu sur le plan socio-économique?
Serait-ce une déstabilisation culturelle?
Ou serait-ce plutôt une contre-révolution par rapport à l'esprit d'ouverture des années 1960 et de la révolution de 1968 taille XXL du terme?
Creusons un peu pour voir si il y a des explications globales qui incluraient tous les pays. Certes, on peut se dire qu'il y a une montée de ces partis en périodes de crises douloureuses mais est-ce toujours le cas?! Prenons la Grèce, un pays à l'économie désastreuse, où les gais lurons du désormais célèbre parti néo-nazi «Aube Dorée» tabassent un député de Gôche de Syriza le 17 décembre 2012, ont obtenu 6.9 % des voix, soit 18 sièges au gouvernement. Les députés de ce parti viennent aux séances avec armes à feu et la peur au ventre d'être agressés, ce qui est un comble pour ces personnages qui baffent sans vergogne des femmes des partis opposés.
Puis, prenons l'Espagne, où la situation économique est tout aussi déplorable. On avait jusqu'à présent aucun mouvement extrémiste comme celui qui sévit en Grèce... Jusqu'à présent!...Car il faut bien l'avouer, le parti des rigolos néo-nazis grec s'exporte en Italie et en Espagne. Une grosse pincée de xénophobie, ajoutez beaucoup d'islamophobie et de populisme, la péninsule ibérique s'inspire des méthodes d'Aube Dorée pour fonder un mouvement néo-nazi «Espagna 2000» dont le fondateur-leader José Luis Roberto trouve les accusations contre Aube Dorée grecque injustifiées et hors contexte. (Un petit tour sur leur site officiel pour mirer leur programme politique. Pas bô et pas très original...en plus!)
Itou «Alba Dorata Italia», un nouveau parti qui voit le jour dans la région lombarde où il compte bien se présenter aux prochaines élections le 10 et 11 février 2013 pour la présidence de la région du Nord de l'Italie. Un parti qui se dit prêt à nettoyer la Lombardie des délinquants sauvages (Sic?), de la corruption et de la mafia. (Parrain, fais gaffe! Et un petit tour sur leur site officiel, déstabilisant...mais pas d'imagination pour le logo! Bouh!)
La montée de chômage ne coïncide pas forcément avec une montée de fascisme ou de l'extrême-droite.
Cela dépend aussi beaucoup des conditions historiques, politiques...et quel parti est en mesure de proposer quelque-chose qui satisfasse celles et ceux qui en ont plein les bottes et le crient haut et fort?!
UDC suisse, CONCLUSION
Prenons avec entrain la situation d'il y a 30-40 ans où par exemple en France, il y avait encore des forces de Gôche qui faisaient miroiter un changement de société. Mais quand la Gôche est arrivée au pouvoir, ben elle n'a pas foutu grand chose et cela produisit du désenchantement. Une partie des gens sont alors partis sur des votes protestataires du type Droite de la Droite ou extrême-Droite populiste. Or on a un peu vite tendance à faire l'équivalence entre la baisse du taux de vote pour les partis de Gôche et la montée du FN, ce qui est une réaction assez simpliste, car c'est omettre qu'il y a toujours eu un vote de Droite de la part de certains ouvriers. On en oublie même que certains ont voté pour le gaullisme et d'autres ont basculé plus à Droite que le gaullisme!
En Suisse, la montée de l'UDC ne veut pas dire que l'économie a du plomb dans l'aile. Y aurait-il une certaine crainte de perdre les repères culturels, ce qui pousse certains à s'agripper au parti UDC et son logo bio? Peut-être faudrait-il aussi regarder du côté des leaders qui catalysent et surfent sur les insécurités économiques ou identitaires comme Blocher en Suisse, ou Le Pen en France. Pourtant, ces partis politiques sont assez instables. L'UDC est en train de perdre de terrain. (Peut-être en faveur des Verts et des Verts Libéraux qui donnent aussi dans un certain populisme écologique).
Dans d'autres pays, des partis immergent puis disparaissent probablement en fonction de la politique qui entre en jeu. Actuellement, on est dans une certaine fragilisation des repères économiques ou culturels, et les partis d'extrême-Droite ou populistes en profitent. Mais il y a une certaine nouveauté dans cette extrême-Droite contemporaine.
L'extrême-Droite et le fascisme historique d'avant et pendant la 2ème guerre mondiale n'eussent plus de légitimité une fois que le dernier conflit mondial eusse cessé. Il fusse même de mauvais ton de se revendiquer d'extrême-Droite après l'extermination des juifs, des tziganes, des communistes et autres indésirables. Alors que maintenant, les nouveaux partis qui progressent, comme le FN (ou O.F. de l'UDC), se parent d'une transformation idéologique et tentent de ne plus parler de racisme ou de hiérarchie de races, mais préfère mettre en avant un racisme culturaliste dans leurs discours. Qu'est-ce à dire?! Ben, ces partis appuient sur le fait qu'il est impossible de vivre en commun avec des sociétés qui ont une culture différente. Ainsi, ils s'emparent de l'islam et du multiculturalisme, et font mumuse là-dessus. Leur nouvelle image politique se repose donc sur la peur de l'islam qui est très répandue, (grâce aux médias, mais ça, c'est un autre débat...quoique!). Ce qui ne va pas sans provoquer les dangers (de suite hyper médiatisés, of course!)
Les discours racistes et xénophobes fonctionnent relativement bien parce qu'ils s'appuient sur des affects. Mais ne perdons point de vue non plus qu'il y a des classements historiques lors desquels les gens se définissassèrent les uns des autres par d'autres critères. Vers la fin du XXI ème siècle par exemple, on se définit par groupes en termes sociaux, ethniques, et tout fusse beaucoup plus easy! On aura toujours une explication pour ces luttes sociales entre les gens, et c'est ainsi! Me définis-je comme étant un-e Chuiche-sse par rapport aux étrangers, ou comme salarié-e par rapport à mon patron, for exempel?
Ces classements sont des constructions sociales que les partis politiques et les intellectuels contribuent à faire exister.
N'avons-nous point dit que les ouvriers ou la classe ouvrière n'existait plus? Et là, pouf miracle, on la redécouvre avec Marine Le Pen qui se revendique de la classe ouvrière (humour?).
Donc ces classements-là sont alternatifs et on va les construire sur des bases religieuses, ethniques ou sociales.
Ce qui est sûr, c'est que les classements qui fonctionnent sur l'identité culturelle ou raciale fonctionnent plus facilement que celui qui fonctionne sur l'identité sociale-économique.
________________________
Une petite dernière pour la route
Contre vilains étrangers, l'UDC en remet une couche-culotte!
Il faut toujours que ce parti des Démagogues Chieurs attendent les vacances pour relancer une initiative contre les vilains étrangers qui font des méchancetés en Chuiche.
Il est vrai que certains étrangers, comme certains Suisses d'ailleurs, sont poussés à la délinquance lorsqu'ils sont relégués au fin fond de la précarité. Mais c'est oublier que beaucoup de ces vilains étrangers n'ont souvent pas le droit de travailler pour gagner un peu de pognon et ne touchent même pas de quoi se payer un paquet de clopes, paquet qui a encore augmenté entre nous soi-dit! Et vivre dans la rue peut s'avérer coûter très cher, quand on pense que le moindre sandwich peut coûter 5 balles pour une feuille de salade et une tranche de jambon transparente, pour faire «fit».
Le 28 novembre 2010 déjà, une votation populaire sur le même sujet a été acceptée par le peuple qui ne connaissait pas vraiment les tenants et les aboutissants de cette loi totalement inconciliable avec la Convention européenne des droits de l'homme et avec le Droit international. Seulement voilà comment mettre en place une stratégie de renvoi lorsque les pays des migrants n'ont signé aucun accord avec la Chuiche pour accepter ses propres citoyens qui ont déserté leur pays d'origine et bouffé leur passeport?!
Pour la Conseillère fédérale chargée du dossier à cette époque, elle s'est dit que réunir un cénacle de pontes UDC pour résoudre le problème serait la meilleure solution et comme promis, l'UDC a toujours le clapet ouvert pour dénoncer, mais pour résoudre les problèmes, il est d'un silence muet, pour ne pas dire assourdissant.
Doonnnc, retard évident de la mise en place d'une législation qui convient à toutes les parties concernées, d'où l'impatience de toujours cette même UDC qui pense que le gouvernement se fout de leur gueule, ce qui serait de bon aloi! D'où cette relance d'une nouvelle initiative qui contraindrait le Conseil fédéral d'appliquer «sans restriction» la décision du peuple helvète de fin novembre 2010. Récolte des signatures pendant les marchés de noël et voilà qu'ils déposent tous fiérots leurs cartons de 154'000 signatures. Au gouvernement maintenant de trouver le temps de ponctionner les contribuables afin de financer une autre série de votations dont une bonne partie sera inutile ou incompréhensible.
C'est à se poser la question si l'UDC, qui prône à tout vent qu'elle est pour la démocratie et pour donner la vox populi au simple péquin, ne cherche pas à tuer cette démocratie directe dans l'oeuf...car à force de nous faire voter n'importe quoi, n'importe quand, n'importe comment et deux fois en plus, fait que le taux d'abstention ne cesse d'augmenter, ceci même alors que la votation par correspondance a un peu changé la donne au moment de sa mise en place, mais a de nouveau une fâcheuse tendance à redescendre...un peu comme la bourse, quoi!
Vivement la e-votation qui nous permettra de ne plus bouger de chez soi ou de son bureau pour mettre une croix dans le «oui» ou le «non», si on a deux secondes à perdre! (Ça sera un peu moins «fit», d'où la tranche de jambon transparente dans le sandwich a plus de 5 balles!)
A quand une initiative pour que les votes blancs puissent être comptabilisés?
Pourra voter celui qui pourra attraper la feuille.
Exceptionnellement Freysinger pourra faire la courte-échelle à Blocher...
Le prochain chapitre
Le FN ou Front National Français
LES ARTICLES REGROUPÉS LÀ:
Les AZA/NI
Un petit texte que je viens d'écrire, d'après ce que j'ai vécu hier ((anonyme)) :
Je suis ceinture noir de Judo. A la base je bossais dans le théâtre quand j'habitais à Sidi Bel Abbès en Algérie, je faisais les décors. Mon père est un tailleur connu là-bas...
Il y a 5 ans je suis tombé amoureux de Nicole, et me suis arraché à mon pays pour venir vivre avec elle à Nantes, dans un petit quartier tranquille. Je me suis fais pas mal d'amis et me suis beaucoup impliqué auprès de la famille de l’un des otages enlevés au Niger.
Je les aidais à faire des traductions en arabe.
Mais niveau taf je retrouve pas la même chose ici, alors je galère pour joindre les deux bouts... Du coup j'ai enchaîné les petits boulots en intérim, la plupart de nuit, pour gagner un peu de sous en plus d'assedics que je touche. Sauf que j'en aurais omis quelques unes d'après eux, ils m'ont alors demandé de rembourser une somme d'allocations perçue, tout en me privant de mes droits au chômage.
Ça à fait boule de neige, la situation s'est enlisée, j'ai eu affaire à un mur. Je n'ai pas fai d'esclandre à l'agence, ma colère était froide, je les ai simplement prévenu que je le ferai et je l'ai fais.
Mercredi 13 Fevrier 2013 à 13h je me suis immolé devant mon agence Pôle Emploi à Nantes.((((Djamal Chaab-Post Mortem))))
Je les avais prévenu, ils le savaient bien, ils m'ont cru. Si bien qu'ils y avaient posté deux ou trois gardes à l'entrée. J'y suis passé mardi, avec mon bidon d'essence mais c'était fermé. Je voulais rentrer dans l'agence, qu'ils me voient, qu'ils brûlent un peu avec moi, alors je suis revenu le lendemain.
Ce coup-ci c'est bon c'est ouvert, la patrouille est toujours là. Je me prépare dans une rue adjacente, dernière pensée à ceux que j'aime, ma femme, mes potes, ma famille... puis je fonce, je brûle, je cours, protégé par un bouclier de flamme, sur ceux qui m'ont bousillé. Ce coup-ci ils me remarquent, ils me voient, ils crient, ils ont peur ! Je retourne enfin la violence que j'ai si longtemps ingérée...
Dans la mémoire collective, cette façon de se suicider est un moyen de dire au monde qu’il s’écroule et qu’il faut témoigner quitte à en mourir. Ce geste est un cri politique et sacré radical: à la manière des moines tibétains face à l'occupant chinois ou encore de ce vendeur ambulant tunisien, déclenchant une nuée de révolutions au Moyen Orient.
Cet homme qui à crié à notre place la rage désespérée, brute et brûlante d'un peuple, il s'appelle Djamal Chaab, il a 42 ans. Deux jours plus tard, vendredi, trois personnes lui emboîtent le pas : un lycéen, un directeur de magasin Intersport, et un autre chômeur en fin de droits.
Le samedi aprem, à Nantes, se tient un rassemblement en son nom, en son acte. Je descend dans la rue et croise un cortège recueilli, parsemé de roses blanches, marchant doucement le long du cours des 50 otages, en silence, ouvert par les proches de Djamal, portraits du défunt en main.
Je m’imprègne doucement de ce silence lourd de rage et de tristesse contenues, de ce cri silencieux qui s'articule pas à pas. Je tourne la tête, quelques visages que je connais, mais chacun regarde en soi, chacun est seul, ou plutôt avec lui. Il n'y a plus de doute c'est bien une part de moi, de nous qui s'est immolée devant ce Pôle Emploi.
Je marche doucement sur le coté du cortège, avec quelques personnes sur la chaussée, dont une en fauteuil roulant. Une voiture de flics nous colle au cul pour passer, les gens devant moi se retournent, hésitant. Je leur dis à voix basse que nous n'avons qu'à les ignorer, ils acquiescent après leur avoir jeté un regard de dédain par dessus leur épaule.
Un type avec un blouson en cuir qui marchait avec nous depuis un moment vient nous dire de laisser passer la voiture, on comprend que c'est un flic.
Il nous dit que c'est pour notre sécurité. On lui réponds qu'il n' y a aucun danger, si ce n'est pour la personne en fauteuil car le trottoir, trop haut, l'empêche de quitter la chaussée étroite. Donc on refuse gentiment de s'écarter.
Alors il aboie :-« Y a toujours des emmerdeurs ! »
On lui réponds de se taire, de dégager afin de laisser les gens se recueillir, au lieu de les insulter.
On arrive devant la Préfecture, on passe le rond point pour se regrouper sous la colonne. On forme à présent un arc de cercle face à des amis, parents et sœurs de Djamal. Les larmes précèdent les mots, les mains viennent trouver les épaules voisines, des personnes s’enlacent et toutes les joues autour de moi rougissent et commencent à ruisseler, celles des gosses comme celles des vieilles, militants et moins militants.
Une lame de fond monte de mon estomac à mon sternum, du sternum au larinx. Je choisis de ne pas résister et accueille la vague qui me submerge. Je lâche ce déferlement de rage, de tristesse, mes mâchoires se serrent. Mes yeux sont deux rivières. Sentiment d'unité profonde avec le groupe.
En quelques secondes la situation bascule, face à moi de l'autre côté du boulevard, des bruits de klaxons aigus nous parviennent, puis des couleurs bleus, roses, des sourires, mèches blondes dans le vent, des sonnettes, tout un cortège festif de vélos... puis un drapeau que je reconnais immédiatement, celui des anti-mariage gay !!!
Les yeux embrumés, les joues toujours ruisselantes, je pouffe de rire, trouve la situation tellement décalée, tellement drôle...
En quelques secondes les visages endoloris se tournent vers les « trouble-deuils », ma surprise de départ devient colère, et nous sommes à présent un vingtaine à fondre sur eux, à leur demander de se barrer (et en silence!), que c'est pas le moment de venir déverser leur venin homophobe et religieux, mais là vraiment pas !
Du coup on récolte du « nous aussi on a le droit de manifester, c'est ça la démocratie ! » sur un ton gueulard, quelques sourires narquois, et même un « attendez, moi aussi je suis chômeur ! », le tout sur un redoublement de sonnettes et klaxons insupportables.
Là on se met à sévèrement les avoiner ces familles blanches et proprettes à vélo qui défilent fièrement, mèches au vent, oppresseurs du dimanche, et grands défenseurs d'une morale violente et archaïque, drapés dans leur bon droit démocratique d'être là, face à nous.
Les insultes partent, les bras fendent l'air, des ballons pètent et des drapeaux sont arrachés.
En quelques secondes, deux fourgons de CRS se déchargent de leur vermine, un petit bloc de 6 ou 7 clébards bien énervés, casqués, boucliers en mains, vient au contact afin de protéger le joyeux cortège... Je vois les flics taper dans le tas, une matraque ce lève, et éclate le visage d'une personne, ça gueule, ça pousse les boucliers de plus belle, une dame tombe violemment à terre, deux jets de lacrymo badigeonnent alors le groupe.
D'autres personnes recueillies, voyant la scène, débarquent en hurlant aux flics de se barrer...
De mon côté, j'ai le sentiment d'être invisible, je suis derrière les CRS, submergé par la marée fière de vélos qui défilent, arrachant un drapeau par-ci, décochant un coup de pied par là, hors de moi.
En me retournant, j'aperçois le portrait de Djamal jonchant le sol, visage souillé par une semelle de Ranger ! Là je deviens fou, je fonce dans leurs jambes pour récupérer sa photo, bouscule le flic et parviens à ramasser la photo que je viens coller à la visière du chien, en lui expliquant bien qu'il n'y est pas pour rien dans son suicide, que le monde qu'il défend est une machine à broyer des vies.
Leur chef à côté me dit de dégager, il me pousse, je colle mon visage rouge et humide au sien, en lui exprimant mes pensées.
Au bout de quelques secondes ils reculent sous les insultes et les crachats, s'évaporant en même temps que le joyeux cortège homophobe.
Les esprits sont secoués par les coups et les gaz , les larmes de source policière se mélangent à celles du deuil, une flaque de sang gît sur la dalle de béton.
Djamal Chaab est mort. Il a retourné cette violence contre lui. D’autres décideront peut-être qu’il vaudra mieux brûler les banques ou les commissariats. Parce que leur monde aussi est en fin de droits !!
((Texte diffusé initialement sur IndyMédia-Nantes. Relayé et configuré par nos soins. N.I))