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18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 11:31



Hoy, a las 5 de la tarde, terminó el proceso iniciado el 8 de diciembre ante "la Cour d'Assises de Paris" (la más alta juridicción criminal francesa),
en contra de 14 responsables de la dictadura en Chile, acusados de crímenes de detención, secuestro agravado con torturas, y desaparición forzada de cuatro ciudadanos franco-chilenos: Georges KLEIN, Etienne PESLE, Alfonso CHANFREAU y Jean-Yves CLAUDET.

Este proceso histórico contó con la presencia de numerosos testimonios de familiares de los detenidos desaparecidos, y de personalidades quienes viajaron desde Chile a Paris, y permitió establecer la responsabilidad penal individual de 13 de ellos.

Las penas pronunciadas por este Tribunal tienen un carácter jurídico sumamente simbólico pues reconocen en su conjunto el sistemo represivo instalado por Pinochet y los miembros de la dictadura militar, en particular el rol de de la DINA. Con este fallo, la Corte francesa  que admite el carácter continuo del crímen de desaparición forzada, sancciona por primera vez a varios cómplices de Pinochet -lo que la justicia chilena no ha hecho-
y rompe con la impunidad que desde hace 36 años ha impedido que la exigencia de verdad y de justicia de los familiares de detenidos desaparecidos sea tomada en cuenta y pueda tener su justa respuesta.


http://d.yimg.com/i/ng/ne/rtrs/20101217/17/2245898443-la-justice-francaise-condamne-symboliquement-la-dictature-chilienne.jpg
Acá van las condemnas de los 13 responsables (la responsabilidad de uno de los acusados no pudo ser establecida) juzgados "en ausencia", pues ninguno aceptó hacerse presente ni estar representado por un abogado ante la Corte de Assises:

- Juan Manuel CONTRERAS SEPULVEDA : Perpetuidad
- Pedro Octavio ESPINOZA BRAVO : Perpetuidad

- Hermán Julio BRADY ROCHE: 30 años
- Miguel KRASNOFF MARTCHENKO : 30 años
- Marcelo Luis MOREN BRITO : 30 años

- José Osvaldo RIVEIRO : 25 años
- Gerardo Ernesto GODOY GARCIA : 25 años
- Basclay Humberto ZAPATA REYES : 25 años
- Raúl Eduardo ITURRIAGA NEUMANN : 25 años
- Enrique Lautaro ARRANCIABIA CLAVEL : 25 años
- Luis Joachim RAMIREZ PINEDA : 25 años

- Rafael Francisco AHUMADA VALDERRAMA : 20 años

- Emilio SANDOVAL POO : 15 años


Al final de la lectura de las penas por el Presidente de la Corte de Assises, el Juez Herve Stephan, todas las personas presentes en la sala del Tribunal, junto a los numerosos familiares de los detenidos desaparecidos y a las asociaciones representadas, se levantaron y aplaudieron en forma prolongada este fallo histórico que finalmente permite el reconocimiento de la verdad histórica sobre las atrocidades de la dictadura en Chile y debería dar un impulso decisivo a la defensa de los Derechos Humanos en el mundo.

 

 

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 19:42

Pour rappel :

adresse dde la webradio du collectif anarchiste des alpes-maritimes

http://caam.tk

diffusion permanente - recharger la page si besoin jusqu’à ce que le flux audio arrive. aujourd’hui :
16h diffusion du reportage sur l’AG interpro de Nantes du 27 novembre dernier (depuis son en luttes )
18h : entretien avec Henri sur les G20-G8 prochains

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 19:02
Base de données anarchistes <non-fides@riseup.net>
répondre à non-fides@riseup.net
à nosotros.incontrolados@gmail.com
date 16 décembre 2010 18:49
objet Verdict du procès en appel des anarchistes de Lecce
envoyé par srs.kundenserver.de
masquer les détails 18:49 (Il y a 12 minutes)

Le 9 décembre 2010 a été rendu à Lecce le verdict en appel du procès Nottetempo contre de nombreux compagnons. Après douze heures de délibérations, la Cour a en partie inversé le verdict de première instance, condamnant tous les 12 accusés cette fois pour « association subversive simple » (art. 270).

Les peines les plus lourdes ont été infligées aux quatre compagnons qui avaient été condamnés en première instance pour « association de malfaiteurs » et d'autres délits plus spécifiques. Les peines sont à présent contre eux de 5 ans et 4 mois (pour le compagnon considéré comme promoteur de l'association), 2 ans et 8 mois, 2 ans et 7 mois, 1 an et 11 mois. Deux autres compagnons, condamnés en première instance pour des délits spécifiques, ont vu leur peine augmenter jusqu'à 1 an et 7 mois. Tous les autres, acquittés en première instance, ont cette fois été condamnés à des peines de 1 an à 1 an et 8 mois.

De plus, quasi tous ont été condamnés pour les délits spécifiques (alors que beaucoup avaient été acquittés en première instance) et pour instigation au crime, lors de deux rassemblements devant l'ex- centre de rétention Regina Pacis. Rappelons qu'à cette occasion, les immigrés s'étaient révoltés à l'intérieur, et que certains avaient tenté de s'évader. Cette condamnation a été infligée à tous, sauf un, et c'est l'unique délit spécifique infligé à la grande partie des accusés.

La volonté de frapper une lutte contre un centre de rétention est évidente ; une lutte qui, combinée à d'autres facteurs, avait porté à sa fermeture. Tout comme ont été manifestes les pressions exercées durant tout le procès par le sous-secrétaire d'Etat aux affaires intérieures, Mantovano [également sénateur de la région, Ndt].

D'autres détails et réflexions suivront plus tard

Des anarchistes.


A propos du Verdict du procès en appel des anarchistes de Lecce

Comme d'habitude avec la justice du système, les choses ont mal tourné pour les compagnons lors du procès : non seulement certaines des requêtes du procureur ont été acceptées, mais en plus, ceux qui avaient été acquittés en première instance ont également été condamnés.

L'histoire est maintenant bien connue. L'opération Nottetempo a commencé en mai 2005 lorsque des perquisitions ont été menées dans toute l'Italie et que cinq compagnons de Lecce ont été arrêtés et emprisonnés pendant près de deux ans de préventive. La principale raison de cette opération judiciaire contre les anarchistes, c'est la lutte tenace que les compagnons avaient menée contre le tristement célèbre centre de rétention de Regina Pacis (qui a finalement fermé ses portes notamment grâce à cette lutte), géré par l'Église et situé dans le Salento (à Lecce), la zone la plus méridionale de la région des Pouilles (au sud de l'Italie).

Après une longue série d'audiences au cours desquelles plusieurs témoins sordides de l'accusation donnèrent libre cours à des déclarations délirantes, la thèse selon laquelle les compagnons faisaient partie d'une association subversive à finalité terroriste a été rejetée. Toutefois, en raison de fortes pressions exercées par le puissant clergé local et ses alliés politiques, quatre des douze accusés ont été condamnés pour crime organisé, dont deux pour des crimes spécifiques et les autres ont été acquittés. Insatisfait de ce résultat, qui était fou dans tous les cas, le procureur Lino Giorgio Bruno a fait appel, puisque son intention était de condamner les anarchistes de Lecce pour une association subversive. A vrai dire, c'était la carrière de cet ignominieux fonctionnaire du pouvoir qui était en jeu. Il espérait devenir célèbre en étant le magistrat qui a finalement réussi à condamner des anarchistes en s'appuyant sur l'article 270 bis du code pénal italien (association subversive à visée terroriste), une tâche dans laquelle beaucoup de ses collègues italiens avaient échoué, à de nombreuses reprises.

Par conséquent, après quelques années de reports, la cour d'appel est finalement parvenue à une nouvelle conclusion stupéfiante : les douze anarchistes initialement accusés ont été condamnés selon l'article 270 (sans bis), c'est à dire sans association subversive à visée terroriste. La plus lourde des peines a été infligée aux quatre compagnons condamnés en première instance, l'un d'eux considéré comme fondateur de « l'association », tandis que deux autres accusés ont vu leurs peines augmenter et que les acquittés du premier procès ont été condamnés à des peines allant de un an à un an et huit mois d'emprisonnement. Le tribunal a également décidé que tous les accusés étaient coupables d'avoir poussé les immigrés emprisonnés de Regina Pacis à commettre des crimes, se référant à deux épisodes de révolte durant lesquels certains avaient tenté de s'évader. Il est donc clair que le véritable objectif de cette cour est de condamner la lutte contre Regina Pacis et, dans une plus large mesure, toute autre lutte de ce genre.

En attendant que les compagnons impliqués nous donnent plus de détails, nous pouvons simplement exprimer notre dégoût total pour ce misérable procureur, ses associés répugnant de la scène politique locale et les membres honteux du clergé de Lecce.

Aucun tribunal ni aucun agent du pouvoir ne pourra empêcher les exploités de se révolter.

Feu à toutes les prisons !

Un complice des anarchistes accusés.

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 11:23

 

 

Ils se cachent depuis 22 ans de la police anti-terroriste. Sonja Suder et Christian Gauger parlent de la vie dans la clandestinité et de ce que l’on ressent lorsque l’on est découverts.

Auteur : Andreas Fanizadeh

 

Tu regardes toujours s’il y a quelqu’un derrière toi

 

TAZ : Quand avez-vous remarqué pour la première fois que vous étiez suivis ?

Sonja Suder : C’était en été 1978. Nous étions de retour à Francfort après des vacances dans le sud de la France. Nous sommes partis le matin à 6h00 pour aller monter notre stand au marché aux puces, sur les quais au bord du Main.

TAZ : Et là vous avez remarqué que vous étiez suivis ?

Sonja Suder : Le matin à six heures, c’est facile de voir quelqu’un, qui te suit de la porte de ta maison jusqu’au marché aux puces, et qui, arrivé là-bas, ne monte pas de stand. On a vérifié l’après-midi, et c’était clair, on était surveillés. Une chaude journée d’été s’annonçait sur Francfort. C’était en août, je crois. Nous devions prendre une décision.

TAZ : Pourquoi ?

Ah ! C’étaient des temps difficiles. C’était un an après l’enlèvement de Schleyer et les morts de Stammheim. Nous avons décidé de partir.

 

1978

Qui se souvient de 1978, l'année où Sonja Suder et Christian Gauger disparurent, et restèrent introuvables les 22 années qui suivirent ? L’année où l’Argentine gagna la coupe du monde ou l’année qui vit la naissance de l’actuelle vice-présidente du parti “Die Linke”, Katja Kipping. L’Allemagne de l’Est existait encore, et l'Europe de l’Ouest se trouvait encore dans la période post 68. Au Nicaragua, les sandinistes envahissaient le Palais national, et en Italie les BR assassinaient le démocrate-chrétien Aldo Moro.

 

Lorsque la charge explosa à l’improviste …

 

Cette même année 1978, au mois de juin, en République Fédérale, une connaissance - selon le Procureur - de Sonja Suder et Christian Gauger, se préparait à poser une bombe au consulat d’Argentine à Munich. Il s’appelait Hermann Feiling, et aurait fait partie comme Sonja Suder et Christian Gauger des milieux proches des Cellules Révolutionnaires. Les RZ étaient difficiles à cerner pour les services de la Sécurité de l’Etat, car depuis leur scission en 1976/77, elles agissaient sans “revendication identifiable “ Le groupe privilégiait les attaques causant des dégâts matériels et essayait contrairement à la RAF d'éviter les victimes.

 

Selon le Ministère public, aujourd’hui, Sonja Suder et Christian Gauger auraient participé à deux attaques contre des entreprises faisant commerce d’uranium avec l'Afrique du sud, et à un incendie criminel contre le château d'Heidelberg en 1978. C’est pourquoi, le 15 septembre 1978, un juge fédéral émettait un mandat d’arrêt contre les deux militants.

 

Si Gauger, Suder et Feiling se connaissaient vraiment comme le pensait le ministère public, ils devaient sans aucun doute partager l’idée en 1978 que l’Argentine était un Etat de “non-droit”. En 1976, un putsch militaire avait eu lieu en Argentine, faisant plus de 30 000 morts. Et, c’est dans ce contexte qu’eut lieu dans des conditions scandaleuses la coupe du monde de football. La coalition socio-libérale de Bonn acceptait que les entreprises allemandes commercent avec la dictature argentine, alors qu’elle n’aidait que timidement les citoyens allemands soumis à la torture dans ce pays. Même s’il furent peu nombreux, ceux qui, comme Hermann Feiling, tentèrent pour cela de poser une bombe contre le Consulat d’Argentine, les raisons n’en étaient pas moins nombreuses et sérieuses pour un tel acte. L’attentat n’eut jamais lieu. Pour Hermann Feiling, “relation” supposée de Suder et Gauger,  la préparation de cette action fut fatale. La charge explosa en avance, le 23 juin à Heidelberg. Feiling perdit ses deux jambes et ses yeux.

 

Gravement blessé, il fut manifestement interrogé par les enquêteurs, alors qu’il était encore à la clinique universitaire d’Heidelberg. D'après ses amis et avocats, il fut isolé pendant des semaines et des mois, afin de tenter de lui soutirer des informations, sur l’organisation des cellules révolutionnaires et sur Suder et Gauger. Les enquêteurs consignèrent les déclarations de Feiling qu’ils auraient recueillies lors de ces interrogatoires, alors qu’il était sous traitement pharmaceutique et sans assistance juridique de son choix, déclarations qu’il contestera plus tard,.

 

Quelques semaines après l’accident de Feiling, Suder et Gauger repérèrent les équipes de surveillance à Francfort et décidèrent de s’y soustraire. Depuis, ils auraient habité quelque part à l’étranger, et n’auraient plus été actifs au sein des Cellules Révolutionnaires – si tant est qu’ils ne l’aient jamais été.

 

Comme le confirme le Procureur de Francfort à la suite du dépôt d’une requête, les soupçons contre Suder et Gauger « s’appuient essentiellement sur les déclarations du témoin Feiling en 1978”. Ce n’est qu’en 1999, selon les autorités que s’ajouta contre Sonja Suder un nouveau chef d’inculpation : participation à la prise d'otages du siège de l'OPEP à Vienne et complicité dans une tentative d’assassinat.

 

Les délais de prescription pour les faits qui étaient reprochés originellement à Suder et Gauger sont de 20 ans. La prescription arrivait donc à son terme en 1998. Mais, d’après le procureur, cette prescription « a été interrompue à multiples reprises » et « les délais pouvaient être prolongés au maximum au double de la période prévue originellement, soit 40 années ». Un incendie volontaire commis en 1978 (prescription 10 ans) peut être requalifié en incendie volontaire mettant en danger la vie d’autrui (prescription 20 ans), prescription qui peut elle-même s’étendre à 40 ans.

 

En 2000 survient la découverte et l’arrestation spectaculaire des deux ”retraités des RZ” (comme on les a appelés à Paris). Depuis, les administrations française et allemande bataillent ferme autour de Suder et Gauger. En 2001, la France rejette la demande d’extradition. Cependant, la nouvelle loi européenne sur la détention (EU-Haftbefehl), pourrait se retourner contre les deux “gauchistes septuagénaires”. Pour l’heure, l’affaire est entre les mains de la justice française. Personne ne sait si la France acceptera l’extradition.

 

2010.

Paris, St Denis, à côté de l’Université Paris 8. Sur de petits terrains, des petites maisons, au loin, en arrière plan se profilent des gratte-ciels.  Journée froide et humide, presque personne dans les rues. Dans une de ces petites maisons, ou plus exactement dans une minuscule partie d’une de ces petites maison vivent Sonja Suder et Christian Gauger depuis leur arrestation. Sonja Suder est âgée de 77 ans et Christian Gauger de 68 ans. Ils formaient déjà un couple avant leur cavale en 1978. C’est la première fois qu’ils parlent avec des journalistes allemands. Pour la discussion, il y a du thé et des gâteaux, le studio ne fait pas 16 m2.

 

Passée dans la clandestinité juste avant son diplôme.

 

Deux décennies plus tard, que ressent-on, quand on s’est attaqué à des entreprises qui commerçaient avec le régime d’apartheid de l’Afrique de Sud, que l’on a disparu et vécu dans la clandestinité en France, pour finalement être découvert et arrêté ? Suder et Gauger sourient. Ils n’aborderont pas ces thèmes. Ils n’ont accepté cette interview avec le Taz qu’à la condition de ne pas avoir à répondre à des questions qui pourraient avoir une importance sur le plan juridique par rapport aux procédures entamées contre eux. Ils ne diront pas s’ils ont des responsabilités par rapport aux faits qui leur sont reprochés, et dans ce cas, lesquelles.

 

TAZ : Depuis quand vivez vous en exil ?

Sonja Suder : Depuis 1978

Vous avez auparavant vécu à Francfort ?

Suder : Oui, j’ai fait médecine. Quand nous sommes partis, j’avais presque fini.

TAZ :Quel âge aviez-vous alors ?

Suder : J’avais à peu près 45 ans

TAZ :Et vous M. Gauger ?

J’ai aussi vécu à Francfort. J’avais un diplôme en psychologie et travaillais avec des pédagogues spécialisés à l’université.

TAZ :En tant que chercheur ?

Non, en tant « qu’employé de recherche », ça s’appelait comme ça à l’époque.

 

Gauger examine le journaliste, il sirote sa tasse de thé, il boit comme Suder de la tisane aux herbes, il est concentré, calme. Ses cheveux blancs sont noués en arrière, le visage est encadré d’une barbe poivre et sel. Avec sa chemise à fleur, et son léger accent de l’Hesse, il pourrait sortir tout droit d’une boutique d’antiquaire de Frankfort-Bockenheim. Sonja Suder conduit la discussion, ses 77 ans, on ne les remarque pas. C’est une personne, alerte, pleine de vie, spontanée avec une voix décidée, elle s’habille de manière sportive et en noir, elle a les cheveux courts et foncés.

 

La chambre à St Denis est meublée de vieux meubles en bois de récupération, agréable et discrète, une chambre comme on en voit dans les communautés alternatives. L’anti-consumérisme semble être une idéologie bien pratique pour la vie spartiate de clandestins, sans retraites ni revenus fixes. À côté des livres, d'innombrables porte-couteaux, on utilise volontiers les porte-couteaux en France pour ne pas salir la table entre les plats. Ils sont en porcelaine, en métal, de différents matériaux, simples ou finement ouvragés. Tout homme a un hobby et la collection de porte-couteaux est celui de Christian Gauger. Il parle lentement, d’un ton presque traînant. En 1997 il a eu une infarctus et est tombé dans le coma.

 

TAZ : Comment était la situation quand vous avez été arrêtés en 2000?

Suder: Nous étions à ce moment-là, à Paris, et nous sortions de l’hôtel quand ils nous ont arrêtés. Tout est allé très vite, mains en l’air, et bras et visage contre le mur.

TAZ : La police française ?

Suder : Oui, la police française

TAZ : Pas d’Allemand avec eux ?

Suder : Non, c’est seulement plus tard, au commissariat, chez les flics, là il y avait aussi des Allemands. Certes, ils ne se sont pas montrés, mais on les entendait parler entre eux.

TAZ : Pour vous, c’est important de dire les « flics » ?

Suder (elle rit) : Non, on peut dire aussi la police.

TAZ : En 2000, pensiez- vous que vous puissiez être arrêtés ?

Suder: Non, pas à ce moment-là en particulier. Même si tu as une conception de la vie qui fait que tu sais que cela peut arriver à tout moment. En fait, on ne sait jamais, ce qui est en train de se passer. Alors on s’y attend toujours.

TAZ : Il n’y avait donc pas d’éléments concrets que vous auriez remarqués ?

Non, bien qu’ils devaient nous surveiller déjà depuis un certain temps.

TAZ : Savez-vous comment on a pu vous retrouver après 22 ans ?

Suder: Non, ce n’est pas clair. Nous avons rencontré à cette époque une parente, peut-être l’ont-ils suivie.

TAZ : Pensez vous que vous avez été activement recherchés tout ce temps ?

Suder: Non, je ne crois pas. Jusqu’au témoignage de Klein en 1998/99 ; nous n’étions même pas dans le fichier de recherche européen, cela a dû changer après.

 

Hans-Joachim Klein a participé à la prise d’otage de l’OPEP en 1975 à Vienne. Il s’est distancié par la suite du terrorisme et a été découvert en France seulement en 1998. Après son arrestation, il affirmait pour la première fois en 1999, que Sonja Suder pourrait avoir participé à la logistique de la prise d’otage de l’OPEP.

 

TAZ : Jusqu’en 1999, il n’y avait aucun mandat international ?

Suder: Non, d’après nos avocats. C’est certainement pourquoi on ne nous a pas embêtés avant.

TAZ : M. Gauger, vous restez très en retrait. Vous ne voulez pas participer vraiment à notre conversation?

Gauger : Il y a beaucoup de choses dont je ne me souviens pas personnellement. J’ai eu une attaque et je suis resté dans le coma.

C’était quand ?

Suder : 1997

Gauger : J’ai eu un arrêt du coeur, j’étais pratiquement mort. Sonja m’a ramené à la vie (arrêt du cœur, avec les conséquences que cela entraîne sur le fonctionnement du cerveau et la mémoire, comme l’attestent les certificats médicaux français)

TAZ : Votre fausse identité était-elle si bonne que vous avez pu prétendre à des soins médicaux ?

Il fallait bien ! Ne serait-ce que pour les contrôles et les médicaments. La « rééducation », je l’ai assurée toute seule avec lui, c’était une situation absurde.

TAZ : Et vous n’avez pas été découverts?

Non, “parfois on a eu peur”, mais avec des gens de notre âge, les gens sont moins méfiants.

Gauger : J’avais complètement perdu la mémoire.

TAZ : Mais Sonja Suder, vous l’avez reconnue?

Suder : Ce qui m’a beaucoup étonnée, je dois dire.

Gauger : Mais avant, je savais pas qu’elle existait, c’est seulement quand elle est rentrée dans la chambre que je l’ai reconnue.

TAZ : Que ressent-on quand on a tout oublié, que l’on vit dans la clandestinité, que l’on ne peut faire confiance qu’à une seule personne, qui vous apprend qui vous êtes ?

Gauger : À un moment est apparue la peur. Oh merde, qu’est ce qui va se passer si jamais je reste idiot? Mais lorsque cette crainte est apparue, c’est aussi le moment où je me suis aperçu que je recommençais à penser par moi-même. Cela a duré un certain temps.

TAZ : Sonja a dû aussi vous expliquer pourquoi vous viviez dans la clandestinité ?

Gauger : Oui, mais je ne sais pas si elle m’a tout raconté. Ça je ne le sais pas.

Suder : Ce n’est pas possible, tu ne peux pas raconter toute une vie. Quand on t’interroge, et en travaillant avec certains livres sur la rééducation, tu peux re-raconter, mais en aucun cas on ne doit surcharger la tête d’informations. Cela revient petit à petit.

TAZ : Entre 1997 et 2000, entre l’arrêt cardiaque et l’arrestation, il ne s’est pas écoulé beaucoup de temps.

Suder : Non, mais son état s’était déjà stabilisé. Le moment dont il parlait tout à l’heure, c’était après un an et demi de rééducation. Mais jusqu’à aujourd’hui, Christian me demande des choses sur son passé. Et nous continuons de fait la rééducation.

TAZ : Vous avez été séparés juste après l’arrestation ?

Suder : oui, tout de suite.

TAZ : Vous avez encore de la famille en Allemagne ?

Suder : Oui, nous avons tous les deux des contacts avec nos soeurs.

TAZ : M. Gauger, alors aujourd’hui vous pouvez vérifier vous-même si ce que Mme Suder vous a raconté, est exact ?

Gauger : Oui ,en tout cas, c’est devenu plus facile.

TAZ : Quelle a été votre attitude pendant les interrogatoires après votre arrestation ?

Suder : Quand tu t’es mis d’accord auparavant : “S’il se passe quelque chose, pas un mot, pas une déclaration” tu te sens très sûre de toi.

TAZ : Lors de la première procédure 2000/2001, combien de temps êtes-vous restés en préventive ?

Suder : Pas tout à fait trois mois. Christian était à Paris, la prison des femmes était en dehors.

TAZ : Ce fut votre premier séjour en prison ?

Suder : Oui, j’étais à la fin de la soixantaine, Christian au début.

TAZ : Comment cela s’est passé en prison ?

Suder : On dit que les prisons françaises sont les pires du monde. Mais, moi, je ne peux pas dire ça. Je suis arrivée dans une cellule et j’ai eu le droit à la promenade normale. J'ai tout de suite rencontré des détenues basques. A partir de ce moment, tout s’est organisé de soi-même pour que j’aie ce dont j’avais besoin, évidemment cela se passait sous le manteau. J’ai donc été un peu privilégiée. Cette solidarité m’a fascinée.

TAZ : Qu’est ce qui était le plus dur en prison ?

Suder : Le bruit. Toutes les entrées sont fermées par des portes en fer, ouvertes et claquées en permanence. C’est un bruit continuel. Un bruit incroyable. L’enfermement en lui-même n’était pas le pire pour moi, on s’y prépare un peu à l’avance. Tu dois tout de suite réfléchir à ce que tu peux faire. Du sport, lire.

TAZ : Et vous M.Gauger, comment cela s’est-il passé pour vous ?

À la promenade, il y a tout de suite un type qui est venu me trouver, il savait déjà qui j’étais. Alors, avec lui et un autre gars, on se retrouvait toujours ensemble en promenade. En cellule, on était trois. Ce qui m’était désagréable, c’était les lits superposés. Au troisième, c’est déjà vachement haut, tu peux être pris de vertiges. Sinon : les souris et les blattes, mais ça, ce sont des animaux domestiques. C’est de toutes façons bien mieux qu’une cellule blanche, tout seul, où tu n’entends ni ne voit personne.

TAZ : Qu’est ce qu’on ressent quand on est arrêté après 20 ans de cavale ?

Suder : Cette fois-ci, ça y est, ils nous ont eus.

Gauger : Moi je me suis dis : ce n’est pas nécessaire.

TAZ : Savez-vous exactement ce qui vous est reproché ?

Suder : Trois attentats, deux contre le programme nucléaire du régime d’apartheid qui régnait à l’époque en Afrique du Sud, un contre les programmes de rénovation de la ville d’Heidelberg. Et pour moi, Vienne en plus. L’histoire de l’OPEP, avec cette histoire d’accusation de complicité de meurtre. En France, ces faits aussi seraient prescrits. Les seuls faits non prescrits ici sont les crimes contre l’humanité.

TAZ : Avez-vous été surprise par l’accusation de participation à Vienne ?

Suder: oui

 

1975

L’arrestation de Klein en 1998, comme ses affirmations quant à la participation de Suder sont une surprise totale. En Décembre 1975, Klein a dirigé un commando, responsable de la mort de trois personnes à Vienne, sous la direction de Ilich Ramirez Sanchez, plus connu sous le nom de Carlos. Lors de l’action, Klein, lui-même blessé, et d’autres membres du commando réussirent à prendre la fuite avec des ministres de l’OPEP comme otages. En 1976, un commando germano-palestinien détourne ensuite un avion d’Air France sur Entebbe, au cours de l’opération Wilfried Böse et Brigitte Kuhlmann, considérés comme les chefs historiques des Cellules Communistes, sont tués. Après cette mort, les Cellules Révolutionnaires se reforment et s’éloignent des groupes du Moyen-Orient et des méthodes de Carlos. Ils critiquent l’anti-américanisme et l’anti-sionisme de « la gauche anti-impérialiste », et préconisent des attentats qui ne provoquent pas de victimes.

Sur requête pour complément d’information, le Parquet de Francfort confirme aujourd’hui, qu’avant 1999 et mis à part les déclarations de Klein, il n’y a aucun indice permettant de soupçonner que Suder aurait appartenu aux RZ dans cette première phase et jusqu’en 1976.

Klein - dont la crédibilité est souvent comparée à celle de Peter-Jürgen Boock, ex-membre de la RAF et notoire « raconteur d’histoires » - a accusé en 1999, des membres des Cellules révolutionnaires ainsi que d’autres personnes d’avoir participé à l’attaque contre l’OPEP., Rudolf Schindler comparaissait déjà pour cette raison en 2001 devant le tribunal de grande instance de Francfort. Il a été acquitté de l’accusation de participation à la prise d’otages de Vienne, malgré les déclarations de Klein. La Cour mettant en doute « les certitudes de Klein suite à la présentation des photos d’identité judiciaire le 2.9.1999 ». En effet, celui-ci accusait Schindler mais également Suder bien « qu’auparavant il n’ait jamais mentionné la présence d’une autre femme » déclarait le Tribunal en 2001. Aujourd’hui encore, en dehors des affirmations de Klein, la justice ne possède aucun autre fait contre Suder dans l’affaire de l’OPEP.

 

TAZ : Durant toutes ces années, les faits concernant les années 70, étaient-ils toujours présents, alors que cela devenait une phase toujours plus éloignée de votre vie ? Pouviez-vous vivre une vie normale ?

Suder : Au début non. Tu regardes toujours si tu as quelqu’un derrière toi, si tu entends parler allemand.

Gauger : Pas de contact avec des Allemands, c’est important.

TAZ : Mme Suder, M. Gauger vous êtes-vous déjà posé la question pendant toutes ces années : l’histoire est si ancienne, est-ce que cela a encore un sens, rentrons et affrontons le passé ?

Suder : Moi, non. Et toi Christian?

Gauger : Si, s’ils avaient levé les mandats d’arrêt.

Suder : Très drôle. Mais maintenant, si la France devait décider de donner suite à la demande d’extradition, nous devrons affronter le procès en Allemagne..

TAZ : Le groupe dont vous êtes accusés d’avoir fait partie s’est dissout définitivement au début des années 90. Cela a-t-il eufinalement un impact quelconque sur la procédure ?

Suder : Juridiquement aucun. Après la nouvelle jurisprudence européenne en 2007, nous avons été arrêtés une seconde fois en France. Christian pendant 14 jours, moi pendant un mois. Depuis 2007, nous devons compter avec une extradition possible à tout moment bien que la France l’ait refusée en 2001.

 

TAZ : Après votre arrestation en 2000 puis le rejet de la demande d’extradition, vous viviez pour la première fois légalement à Paris. Comment ça a été pour vous ?

Suder : Quand tu vis en permanence en ayant dû te forger « une nouvelle histoire», tu peux difficilement construire des amitiés. Nous avons vécu toutes ces années plutôt retirés. À Paris, au début nous n’avions aucun contact. Notre avocate nous a présenté un camarade italien, afin que nous puissions au moins donner une adresse pour pouvoir sortir de prison. Puis une femme très gentille s’est occupée de nous. Je crois qu’en Allemagne tout aurait été un peu plus difficile. La culture républicaine en France a une tradition plusieurs fois centenaire d’accueil des exilés. Des gens que nous ne connaissions pas sont partis dans le sud de la France et nous ont laissé leur maison et nous avons pu commencer à chercher notre propre maison à Paris. Ils ne nous connaissaient pas, pas plus que notre histoire, mais ils nous ont tout simplement aidés. Nous nous sommes vite intégrés à la communauté italienne des exilés des années 70, à leurs discussions comme à leurs fêtes. Ils sont très solidaires. Nous avons eu beaucoup de chance.

De Francfort à Paris

1. Clandestins : Durant l’été 1978, à Francfort, Sonja Suder et Christian Gauger se rendent compte qu’ils sont suivis. Ils partent à l’étranger sous une fausse identité. Ils ont probablement vécu en France, en dernier lieu à Lille, dans le Nord de la France. En 1997, Gauger fait un infarctus et perd la mémoire, y compris celle de sa fausse identité.

2. Retrouvés : en 2000, ils sont découverts et arrêtés devant un hôtel à Paris. Séparés, ils passent quelques mois en détention préventive. Depuis, Suder, 77 ans et Gauger, 68 ans, vivent à Paris légalement. L’Allemagne demande leur extradition à la France, en vain jusqu’à maintenant.

3. Inculpés : Le couple est accusé aujourd’hui, par le Procureur de Francfort sur le Main, d’avoir participé en 1977, à des attentats contre des entreprises ainsi qu’à celui contre le château de Heidelberg en 1978. Suder quant à elle, est également accusée de complicité de meurtre, lors de l’attaque de la conférence de l’OPEP en 1975 à Vienne, où trois personnes ont trouvé la mort. Cette dernière accusation repose sur les seules déclarations de l’ex-terroriste Hans-Joachim Klein.

 

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 07:50

 

MANIFESTE - POUR UN QUÉBEC MORBIDE



Alors que notre avenir est menacé par le regain démagogique et la concupiscence morbide, le Québec ne peut se permettre d’être la république du statu quo néo-libéral

 

Nous sommes inquiets. Inquiets du Québec que nous n’aimons pas. Inquiets de ce peuple qui se survit contre vents et marées, mais qui ne semble pas conscient des écueils qui menacent aujourd'hui son présent.

 

Depuis 25 ans, le Québec a connu une régression sans précédent:

  • En 2005 la préoccupation principale du Québécois moyen est l’argent ; son but dans la vie est de travailler, de payer son char et de reproduire en tout un modèle social voué à la faillite et la destruction de la planète ;

  • Le jeune Québécois entre aujourd’hui au collégial dans le plus grand désarroi politique, étant incapable de faire la différence élémentaire entre la gauche et la droite ; ce qui le laisse à la merci de sa culture première, celle de la banlieue épaisse et de droite ;

  • Une clique de politiciens finis, économistes et journaleux est encore capable de faire passer pour un manifeste un torchon néo-libéral, et de se faire applaudir par le gouvernement en place, lequel est trop couillon pour se revendiquer comme tel, ce qui lui aurait probablement coûté sa place anyway.

 

Le Québec du dernier quart de siècle a donc accompli une régression spectaculaire, malgré un modèle de société resté, il faut bien le dire, dans le monde des idées ; la complaisance et les tondeuses ont fait le reste. Mais il reste du chemin à faire pour vivre et penser comme des porcs, comme dans le reste de ce continent à l’aune duquel on nous somme aujourd’hui de nous mesurer. Au plan du niveau de vie, notamment, le Québec a toujours moins de téléphones cellulaires et de VUS que les Amaricains. Au plan financier, les banques encaissent un pactole qui s’enfuie illico dans des paradis fiscaux ; et après, leurs dirigeants font une sortie publique pour demander aux hypothéqués-des-comptes-à-payer de se serrer la ceinture ; et les va-chercher de l’information objective nous terrorisent au souper sur l’État catastrophique de la nation dont ces banquiers ont tellement tirés.

 

À cette constatation que le pouvoir financier du Québec a encore bien des croûtes à nous faire manger s'ajoutent deux menaces de première importance pour notre avenir. D'une part, le peuple québécois subit le regain démagogique le plus rapide depuis la colonisation, regain accentué par la suffisance de ceux qui croient avoir fait une révolution tranquille. D'autre part, comme toutes les autres régions de l'Occident, le Québec subit déjà les effets d’une révolution moins tranquille de la part des petits plats congelés, du tourisme et de Pélador.

 

« I don’t have a dream »

Nous ne doutons pas que le Québec ait les ressources pour liquider le pouvoir économique du continent, démolir ses autoroutes et virer son gouvernement. Nous sommes également convaincus qu'il est absolument nécessaire de jeter notre modèle de société à la poubelle pour faire face à ces défis. Seulement, malgré tous les moyens entrepris, le monde n’a pas changé. Il faut pourtant l’adapter à nos réalités. Refuser de le faire, ce serait comme s'entêter à envoyer des emails sur portables alors que les dactylos sont tellement poétiques.

Encore faut-il que nous reconnaissions, au préalable, la
morbiditédes obstacles à surmonter. Que nous fassions porter à leurs gérants la responsabilité de nos malheurs en faisant, individuellement et collectivement, les choix qui s'imposent. Et que nous ne ménagions aucun effort pour faire du Québec un lieu inégalé de libertésans condition afin d'ouvrir les vannes de la magie vulgaire, du rock'n roll et de la dope.

Nous ne sommes pas les premiers à tenter d'alerter nos concitoyens. Malheureusement, la plupart des Québécois continuent de nier ou d'ignorer le danger. D'où notre profonde inquiétude.

Ceux qui nient le danger sont endormis par la nuit néo-libérale qui règne sur le Québec depuis quelques années. Il est vrai que nous ne sommes pas aux États-Unis. C'est la particularité de la situation actuelle : le danger ne se présente pas sous forme de précipice, mais de longue pente descendante. Au premier coup d'œil, il ne semble pas y avoir de risque. Mais une fois amorcée, la glissade sera inexorable.

D'autres sont prêts à reconnaître certains des problèmes que nous venons d'identifier – monopolisation du discours économique par les juges catholiques nazis (ah pardon, il fut premier ministre, vous dites?), maintien des populations dans la peur par la convergence spectaculaire-marchande, et Mata-Hari. Mais ils croient et tentent de faire croire à la population qu'il existe des solutions faciles à ces problèmes, par exemple "lucidité". Nous convenons qu’elle existe et qu'il faut rétablir la situation au plus tôt. Mais cela n'aidera à résoudre partiellement qu'un seul des problèmes mentionnés, celui des barbiers vénériens (hein? Lucien Bouchard? jamais entendu parler). Penser autrement, c’est compter en couleurs ou ne pas savoir rêver. Autre solution mise de l’avant : l’anarchie intégrale. Certains membres de notre groupe sont favorables à l’anarchie intégrale, d’autres pensent que notre organisation se complètera au sein d’une fédération de groupes autonomes. Les uns estiment leur option préférable à celle des autres mais nous avons tous la certitude que quel que soit le choix des Québécois, les défis qui confrontent le Québec resteront entiers.

Quels devraient être les objectifs des Québécois pour les prochaines décennies? Les mêmes que depuis toujours. Un : la liberté sans condition. Deux : la liberté sans condition. En raison du contexte nouveau auquel nous sommes confrontés, ces deux objectifs seront encore plus difficiles à atteindre au cours des prochaines décennies que lors du dernier siècle. Les recettes du passé n’y suffiront pas.

Selon les projections de l’Institut Démagogique du Québec, le Québec comptera 7,8 millions de personnes en 2050. Aussi tôt qu’en 2012, il y a aura de plus en plus de boomers à la retraite, on vous laisse imaginer le cauchemar. Cela voudra dire un peuple plus gros, plus épais, et qui consomme plus. Pendant que le Québec subira ce freinage moral, les VUS d’Amérique augmenteront à un rythme rapide, de sorte que dans 40 ans, on ne saura plus qui des chars ou des anciens premiers ministres nous pomperont plus d’air (ah! c’était pas le gars du déficit zéro? me semble que j’ai déjà fait des manifs contre lui, oui). Cette catastrophe – ratio boomer/VUS – se produit au pire moment qui soit, à une époque où CHOI-FM, CKOI, STAR-ACADÉMIE et TOUT LE MONDE EN PARLE sont les seuls exutoires de la classe ouvrière, qui en mériterait pourtant de bien meilleurs. Celle-ci est aujourd’hui mise en concurrence avec des milliards de nouveaux travailleurs dans le circuit de l'économie mondiale. Ce processus a commencé il y a 15 ans avec l'essor économique de la Chine et des autres "tigres" asiatiques, grâce aux traités de libre-échange portés aux nues par les mêmes épais qui nous signent aujourd’hui un manifeste. L’aliénation des peuples a de beaux jours devant elle.


Depuis 2000, la production manufacturière a augmenté de 50% en Asie, tandis qu'elle a stagné au Canada ; autant de travailleurs libérés ici, prisonniers là-bas. Au cours des deux dernières années, le nombre de Wal-Mart a crû proportionnellement à la chute d’emplois dans le secteur de la production, mais personne ne semble faire le lien, et les futurs chômeurs s’en vont joyeusement remplir leurs caddys le dimanche après-midi. La concurrence asiatique n’a pas déplacé que les emplois à petit salaire; l'impartition en Inde fait la vie dure à nos emplois hautement spécialisés dans des créneaux comme les services informatiques. Le Moloch se déplace! Dans 10, 20 ans, que ferons-nous de notre peau, entre deux voyages dans le traffic? Quel sera notre chagrin quotidien? Nos sources de frustrations?

Quand le boss ouvre la bouche, ça pue

Loin d'être abstraites et lointaines, les conséquences du regain démagogique commencent à se faire sentir; on n'a qu'à penser à l’obsession des dépenses de santé, dont nos gouvernements profitent à tour de bras et qui est en partie attribuable au vieillissement de la population. On sait aussi que l'économie québécoise croît moins rapidement que celle des provinces et états voisins; or, seule la démagogie arrive à nous faire croire que c’est important. Ce regain va peser de plus en plus au cours des prochaines années, au point que l’émancipation intellectuelle du Québec s’en trouvera grandement affectée. L'impact sur la légitimité ontologique du gouvernement s’en trouvera évidemment grandie : d'une part, l’obsession des dépenses de santé va continuer de s'imposer parce que la population âgée sera de plus en plus nombreuse et peureuse; d'autre part, des groupuscules de droite continueront de se faire les apôtre de la nécessité de payer, et de travailler pour payer.

Ce regain démagogique ne produira pas que des effets locaux. On peut craindre en effet qu'elle nous entraîne dans un cercle vicieux qui aura des impacts sociaux et culturels importants ailleurs dans le monde.  Céline Dion, par exemple, après être devenue, au cours des dernières décennies, une exceptionnelle conne, réussit à étendre la bêtise du Québécois aliéné en France et aux États-Unis notamment. Un Québec plus gâteux et moins brillant aura de plus en plus de mal à cacher son insignifiance à l’étranger. Jean Chrétien, Paul Martin et Jean Charest nous l’ont prouvé.

 

Il n'y a pas de recettes simples et indolores au regain démagogique, à la nécessité de payer, ni aux conséquences économiques, sociales et culturelles de ces phénomènes. Mais une chose est sûre : leur discours nous entraîne sur la voie de la morbidité, du travail aliéné et de l’esclavage. Si les Québécois veulent préserver le niveau de vie de leurs maîtres, s'ils veulent continuer de se complaire dans Loft Story, s'ils tiennent à ce que leur radio d’État les abreuvent de clowneries le dimanche soir, ils doivent maintenir les effets du regain démagogique et continuer de travailler pour payer. À moins d'un renversement aussi soudain qu'improbable de la conscience de classe, seul un dynamisme exceptionnel permettra au Québec de faire tomber le parlement.

Les invasions bourgeoises

Malheureusement, au moment précis où nous devons opérer un changement radical de notre façon de nous organiser, le moindre appel à la révolution, la moindre manifestation, la moindre grève générale illimité, la moindre occupation de bureaux ministériels, sont accueillis par des arrestations, des citation à comparaître, au mieux par des ententes à rabais. Cette espèce de reflux global fait mal au Québec : alors qu’on tente de sortir du XXe siècle, les suppôts du nihilisme économique proposent de nous ramener au XIXe.


À l'heure actuelle, le discours social québécois est dominé par des groupes de pression de toutes sortes, dont le patronat, qui a monopolisé le label "lucide" pour mieux imposer la continuité de sa domination. Le patronat n’est jamais une force positive et responsable; il l'a maintes fois prouvé dans sa négation des valeurs de partage, de justice sociale et de démocratie. Telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui par certains politiciens finis, particulièrement dans le secteur public, la domination ne se limite-t-elle pas trop souvent au maintien des privilèges de ses membres? L’ancien premier ministre avait réussi, à l’époque, à bourrer tout le monde avec son « consensus » du déficit zéro ; on n’a pas fini d’en panser les plaies qu’il nous demande « encore un effort ». Fuck you very much! Nous souhaitons que cette action soit unique, liée au gouvernement potiche actuellement en place, et ne témoigne pas d’un groupe organisé. Car ici, le patronat québécois ne s'éloigne pas du modèle concertationniste qui l'a caractérisé au cours des deux dernières décennies. Tous se souviennent comment il riait dans sa barbe lorsque, d'un commun accord avec les syndicats et l'ensemble de la classe politique, il a donné en 1996 un appui indéfectible à l'atteinte du déficit zéro. Quelle farce c’était! Télévisée en plus! Aujourd'hui comme à cette époque, tous les Québécois se font allègrement fourrer. Nous ne parviendrons à les enterrer que si nous y travaillons ensemble.

La population québécoise endure cette situation de blocage malgré son malaise. Les Québécois perdent leur vie au travail ; plusieurs n’atteignent pas l’âge de la retraite, les autres l’entrevoient comme un avenir inaccessible ; on leur fait payer des programmes sociaux que leur gouvernement remet sans cesse en question ; et on leur impose cette vie de merde à crédit, en plus. Tout cela est inhumain ; nous devrions avoir la vie la plus agréable, point. Soyons réaliste : demandons l’impossible! Assez de ce carcan! Nationalisons les banques et coupons la tête du patronat! D'ici quelques années tout au plus, leurs rêves seront brutalement interrompus par des coups sur la porte : c’est le grand soir!

Morbidité, esclavage, mensonge institutionnel

Nous prenons la parole dans l'espoir de sortir de la torpeur actuelle avant qu'il ne soit trop tard. Des individus seuls, de quelque organisation que ce soit, ne parviendront pas à vaincre la résistance et l'inertie. Les sonnettes d'alarme doivent retentir dans tous les milieux : étudiants, travailleurs, poètes, headbangers, freaks en tous genre, décrocheurs d’étoiles, vendeurs de poudre, tous ceux qui se crissent de la nécessité de payer. Tous ceux-là, nous les mettons en garde contre la morbidité, l’esclavage et le mensonge institutionnel.

La
morbiditéest cette rationalisation de la violence économique qui nous est faite. Le Québec est une société qui meurt par la prospérité des paradis fiscaux et des dildos à 200$. En continuant d'écouter ceux qui nous disent que tout va bien, qui nous offrent des solutions à courte portée, nous nous destinons à un recul que nous ne parviendrons bientôt plus à freiner. Le temps viendra, beaucoup plus rapidement qu'on le pense, où nous serons beaucoup trop nombreux à écouter Marie-France Bazzo, pas assez bitchs, et trop enfoncés dans nos vieilles bobettes conceptuelles pour assurer le désordre social qui nous est si cher, et pour promouvoir la folie sans laquelle nous ne sommes plus des Hommes.

Le refus de
l’esclavage exige que nous mettions tous le bâton dans la roue. Chaque individu, chaque groupe, chaque pusher doit abandonner le premier réflexe qui est celui de tous, en particulier dans le Québec d'aujourd'hui : protéger les intérêts corporatifs et faire appel à l'intervention du Saint-Esprit. Au contraire, chacun doit se demander comment en faire le moins possible, afin de donner au Québécois le souffle dont il aura besoin pour vivre.


Dénoncer le
mensonge institutionnelsuppose d'abord et avant tout qu'il soit possible de remettre en cause le statu quo sans être immédiatement convoqué devant le tribunal d'inquisition du consensus boomer. Autrement dit, la liberté commence par celle de savoir jouir et d’expérimenter autre chose que ce qui se fait et se dit depuis 40 ans. La liberté suppose le mépris de ceux qui osent nous dire qu’il faut sortir des sentiers battus et être audacieux dans un Québec.com en Plywood. Elle requiert aussi - c'est un corollaire essentiel – l’humiliation publique des winners qui réussissent, plutôt que l'envie et le désir de faire de même: pourquoi vouloir être Pierre-Karl, quand Anne-Marie nous montre la voie?

Les Québécois sont loin de s’être sortis de la bière flatte et du vin de dépanneur. Ils sont aussi loin d’arrêter de croire que leur histoire commence avec la Place Ville-Marie et qu’il suffit de mettre du sirop d’érable sur son béton pour être distinct. Ne laissons pas des caves jeter une tradition mal assumée et glisser à nouveau sur le Québec l'ombre du progrès des contractants amis du parti.

 

Une solution : révolution!

Notre objectif est avant tout de sensibiliser les Québécois aux mensonges qui se présentent à eux. Nous n’avons pas de lucidité à vendre; nous importe davantage la critique de l’idéologie et les problèmes auxquels nous sommes confrontés avec la langue de bois politicienne.

Nos discussions ont tout de même fait ressortir quelques sophismes qu’il faudrait faire exploser d’urgence. La liste est évidemment longue. Le problème démagogique est d'une ampleur et d’une complexité si grande qu’il ne peut y avoir de solution sans confrontations. Nous savons, toutefois, que ce problème pourrait être fortement diminué par un soulèvement populaire et le piratage des médias. C'est ce qui ne risque pas d’arriver si le Québec ne connaît pas dans un avenir rapproché un bouleversement exceptionnel.

Les idées que nous mettons de l’avant ici visent précisément à dénoncer le rythme du développement de morbidité du Québec. À cet égard, quelques priorités nous semblent s’imposer d’elles-mêmes tellement la marde au Québec se fait passer pour du papier Cascade. C'est le cas de réquisition du pouvoir économique.  À l'heure actuelle, le gouvernement du Québec nous endort avec le service de la dette, alors qu’on s’en crisse. L’argent est une fiction qui maintient la domination. À l’heure actuelle, le Québec consacre 16 % de ses dépenses au service de la dette. Seize pour cent, c’est 7 milliards par année, c’est-à-dire moins de 10% de ce qui échappe annuellement au trésor public canadien dans les paradis fiscaux. Si l’on ne parvient pas à récupérer l’argent de la racaille, notre précarité collective s’aggravera brusquement dès que Jean Charest le décidera. Au moins, débarrassée de son mode de vie anxiogène et maladif – fast-food, stress, gaz et traffic - , une population saine et équilibrée n’aura plus besoin de soins de santé et coupera d’autant l’herbe sous le pied des « penseurs » de la nécessité de payer.

Libéré de la caste de privilégiés et d’exploiteurs en col blanc, le peuple du Québec pourrait aussi contribuer à une corvée essentielle pour la prospérité future du Québec, soit une libération massive de l’éducation. Une petite nation pourra seulement faire sa marque par la qualité de ses poètes et revendeurs, par le haut niveau de son développement culturel et scientifique, par sa créativité. Il est donc fondamental de valoriser ces domaines et d'y investir la part la plus importante de nos ressources. Notamment, il faut faire en sorte que le taux de décrochage diminue et que de plus en plus de jeunes poursuivent leurs études au niveau post-secondaire dans des formations inutiles et saintes, c’est-à-dire toutes les branches des sciences sociales, des lettres et de la philosophie.

Le niveau de conscience sociale requis pour atteindre cet objectif dépasse les capacités mentale de l'État québécois. C'est pourquoi l’abandon de la morbidité mènera à la gratuité scolaire, une politique réclamée par tous les gens de bonne volonté, et ils sont nombreux. Au cours des dix dernières années, les frais de scolarité ont privé des milliers de citoyens d’une éducation de qualité. Conséquence : le système les a dirigés vers les formations techniques, où l’industrie qui commande de tels programmes les a asservis. Le patronat y trouve son compte.

La gratuité scolaire ne devrait s'accompagner d’aucune condition. Une fois dégagés du marché du travail, les jeunes poursuivront leur route, délivrant au passage quelques pièges.

Par ailleurs, la nécessité de l’organisation révolutionnaire rend essentielle
la maîtrise de plusieurs langues. Évidemment, question de  garder le stupide branding identitaire qui sert à fonder et légitimer l’État, le Québec s’assure que ses citoyens parlent et écrivent correctement le français. En plus, dans le monde d'aujourd'hui, la classe dominante ne peut plus accepter que les jeunes Québécois sortent de nos maisons d'enseignement incapables de parler et d'écrire correctement l'anglais. Apprenez le slovène et le wolof, pour les faire chier.

 

Comme les Québécois seront moins productifs, ils seront plus heureux. À une vie de qualité devra donc s'ajouter un environnement de travail non-aliénant et réifié. Le Québec doit abandonner la notion de leader mondial. Il nous faut aussi remettre en question l'organisation du travail, même si cela exige la remise en question de certains acquis : Ludd, es-tu là? La fraternité mondiale étant ce qu'elle est, il serait suicidaire de continuer dans notre logique de compétitivité.

Par un détour inexplicable, la morbidité s’intéresse aux tarifs d'électricité. Le Québec a la chance de disposer d'une ressource aussi précieuse que le pétrole; malheureusement, ça ne se boit pas. Si l'Alberta parvient à générer des revenus considérables avec son or noir, pourquoi le Québec se prive-t-il d'une partie du potentiel financier de son or bleu? Think big, man! We could sell it! La politique tarifaire actuelle d'Hydro-Québec est un câlisse de scandale dont tous ceux qui gagnent leur argent au lieu de voler celui des autres se sont rendus compte (compte d’hydro, la pognes-tu?). Le président du Mouvement Desjardins, M. Alban D'Amours, a déjà proposé que les tarifs d'électricité soient augmentés et qu'une part déterminée des profits d'Hydro-Québec soit consacrée au remboursement de la dette du gouvernement du Québec! Incroyable n'est-ce pas! Nous vomissons cette proposition, en précisant qu'à notre avis, la hausse des tarifs d'électricitéest le summum de l’arrogance du pouvoir devant l’impuissance populaire.

Dans le cadre du débat que nous souhaitons, d'autres avenues mériteraient d'être explorées, par exemple, une politique de taxage. Les bandes de rues, passées à travers les mailles du filet social, privilégient le prélèvement d’impôts volontaires chez ceux qui, à l’œil, semblent en mesure de cotiser, une pratique nommée « taxage » par la presse sensationnaliste et qui mériterait d’être appliquée à grande échelle. Le Québec fait exactement l'inverse. Cela a pour effet de prendre à ceux qui ont le moins et laisser la classe dominante vaquer à ses loisirs.  Le taxage pourrait évacuer la nécessité du travail en répartissant le capital équitablement , deux éléments essentiels à la décroissance durable. Contrairement à une idée reçue, le taxage ne signifie pas nécessairement des actes brutaux ou de l’intimidation ; il y a toutes sortes de manières de taxer de façon progressive et ainsi décourager le travail et l'épargne. Héhéhé.

Le Québec pourrait aussi envisager la création d'un régime de travail minimum garanti. Ce régime prendrait la forme d'un transfert de temps et d'énergie direct à chaque citoyen et se substituerait à plusieurs des réalités existantes, notamment le réveil-matin, la Poule aux œufs d'or et les crottes au fromage. Une telle praxis aurait l'avantage de réduire la lourdeur mentale qu'entraîne les activités multiples et complexes qui habitent nos vies, notamment le combo douche-déjeuner exécuté entre 7 heures et 7 heures et quart avant la death race 2000 vers le bureau. Le modèle québécois est fondé sur un idéal de morbidité que nous conchions avec conviction; nous sommes aussi convaincus que pour que nos projets se réalisent concrètement, cette morbidité doit être rayée de la carte.


Une saine méfiance

D'autres que nous ont fait des propositions de ce genre dans les dernières années. On s'est empressé de les clouer au pilori, de monter contre eux des procès d'intention sans jamais prendre la peine d'étudier objectivement leurs idées. Cette attitude d'intolérance doit être abandonnée si l'on veut que le Québecois soit en mesure de commencer à respirer, tout en préservant, voire en améliorant la qualité du filet de saumon qui est la marque d'une société culinaire avancée.


Il aussi développer une saine méfiance envers le secteur privé. La naissance d'une telle attitude est vitale. Pendant des années, on a déploré le fait que l'économie du Québec soit contrôlée par des gens d'affaires de langue anglaise; on a appelé « révolution tranquille » le processus qui a mené à se faire fourrer dans sa langue maternelle. Privons-les de nos ressources précieuses, qu’ils nous revendent à vil prix! Accusons les grandes firmes québécoises de tous les maux lorsqu'elles veulent investir chez nous, par exemple dans les partenariat public-privé! Si la France a recours au privé pour financer la construction de ses infrastructures, on voit mal selon quelle logique le Québec ferait de même. Si tu tires en bas du pont…

Ouvrir la porte au privé renforce l’exploitation de l’homme par l’homme, fut-ce par État interposé. D'ailleurs, l'État doit être dépossédé de son pouvoir régulateur - on l'a vu récemment dans le domaine financier avec l'éclatement de divers scandales. Il s'agit tout simplement de rechercher un juste extrémisme afin d'être en mesure de canaliser toutes nos énergies en faveur de la révolution de tout le Québec.

Mindphuck

Tous ne seront pas d'accord avec ces pistes de solution. Deux choses devraient toutefois faire consensus : l'ampleur des défis auxquels notre société fait face et la nécessité d'en débattre au fond, donc de les aborder avec un esprit nouveau. Les défis des années 1960 exigeaient une révolution tranquille non seulement de nos institutions, mais aussi de notre façon de voir les choses, de notre culture; voyez où nous en sommes aujourd'hui. Le regain démagogique est
morbide, entraîne l’esclavage et repose sur le mensonge institutionnel. Il est fermé aux idées originales et excommunient sur le champ ceux qui les proposent. Animés de cet esprit nouveau, les Québécois feront face à leurs problèmes, plutôt que de s'en prendre aux autres et se contenter de faux-fuyants.

Nous invitons à se manifester tous ceux qui, comme nous, ressentent l'urgence d'un redressement. Notre démarche aura été inutile si elle ne trouve pas de larges échos dans la société québécoise. Le silence est confortable, mais le péril l'interdit. Plus nous serons nombreux à appeler au réveil de nos concitoyens, plus il y a de chances qu'ils nous entendent. Alors, comme tant d'autres fois depuis leur arrivée en Amérique, les Québécois prendront leur sort en main. Et ils réussiront.

Contact : depressionnisme@yahoo.fr <depressionnisme@yahoo.fr>

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11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 12:22
NAZIVENIR EN BLEU/
POLICE CANAILLE!!!

___________________
________

{{"
Soutien controversé de Brice Hortefeux à des policiers condamnés‎"}}  (nouvelobs Il y a 43 minutes)
 
{{Ça monte même vachement ! Comme toujours d'ailleurs avec Hortefeux qui est un peu le zouave de l'Alma. On n'a pas réformé les policiers, on aurait pu réformer le ministre, sa valeur vénale devient très faible.}}
-Alain-

mOUAI-mOUAI.....


En tous cas, le magnifique et massif soutien de la police à la police truqueuse et bourrée, des préfets, des mi-nistres, des nistres entiers à la contrefaçon, au parjure, à l'outrage à magistrat, à la  valorisation des coups de bottin dans la gueule, des courses-poursuites sans objet mais toujours justifiées au faciès comme aux quotas près quand ce n'est pas au chiffre ou à la virgule, des flingues aux gâchettes spontanées...

Nous on se dit:
 
-"Y a du nazvenir en bleu!" .
HPIM2742
-Exploit bombimural de DEUFR-


Une affaire comme celle-ci épargne tout de même beaucoup de boulot, de tracts, de gueulantes...

C'est toute une institution qui avec brio se le met, l'index!!! Ceux qui en doutent deviennent rares désormais....


Steph.
--
http://nosotros.incontrolados.over-blog.com/"les amis du négatif à l'oeuvre".
http://les-batisseurs-d-abimes.over-blog.com
http://descendre-de-l-arbre.over-blog.com/
http://nosotrosincontrolaos.wordpress.com

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 10:00

Hier soir à la TV Arlette Chabot recevait Marine Le Pen  - qui se troublera devant Duhamel-   et  Rachida Dati qui comparativement semblera presque gracieuse et gracile en volatile présidentiel  lui opposera une "fureur mesurée"  contenue mais notable.

Le dégoutant sourire carnassier de Marine Le Pen emplissait avec obscénité tout l'écran à chaque fois qu'elle croyait avoir "placé un un bon mot"....Un des bons moments qui nous fit nous taper sur les cuisses fut celui où la camionneuse fifille à son gaga de dady répondait à Arlette Chabot sur son rôle à la présidence du F.HAINE:

-"Mon nom est la garantie de la pérennité de la ligne traditionnelle du Front,
et mon prénom celui de l'avenir de son programme...."

OUaaaarrrrrrfffff!

Koulez-les! Koulez-les! Koulez-les!

_______________


Comme on s'en douterait, La narine trépidante de la fille du borgne roux jouait de son groin avec les fesses de la modernité.: Rétablissement de la peine de mort, Restriction de l'accès à l'avortement, Suppression du  remboursement de l'IVG, retrait de subventions aux établissements qui dépasseraient certains quotas en l'espèce. Suppression radicale de l'A.M.E -Aide Médicale aux Étrangers- , Expulsions massives, Rétablissement des frontières fermées, Révision et durcissement du code de la Nationalité, Application du principe de "Préférence Nationale" en matière d'emploi,de logement, etc. Réforme du code de procédure pénale, Durcissement des peines à tous les étages, Retour au Franc, etc.

Bon....On va pas vous sortir tous le lisier qui lui dégoulinait de par tous ses trous....

 

C'était long, esclaffant à gerber.

C'était déjà 2012

Pour un peu,

Rachida, Chabot et Duhamel
 


nous auraient  semblé  presque "sympathiques"!!!


--
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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 08:30


> Le 14 décembre passera la loi loppsi 2 :

 

Vivre dans des camions, yourtes, tipis roulottes, cabanes deviendra illicite!

 

Une lettre sera envoyée à tous les maires et prefets qui seront redevables d'une amende de 3 700 Euro en cas de non-DENONCIATION!! Ou de non application de la dite loi scélérate!!!!

 

Nos habitats peuvent être détruits dans ...les 48h!!

 

Cette loi va passer parce que personne n'en à entendu parler!

faites passer l'info...

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 12:58
REUNION PUBLIQUE DE LA MAISON DE LA GREVE :
samedi 18 décembre aux halles martenot 18h00

 

Pour commencer:

A Rennes, cessons d'être les boeufs du vieux-monde

         
         
         
         
         
         
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agi-rennes@riseup.net
 
   



 INVITATION POUR UN REPAS ET UNE DISCUSSION EN SOUTIEN À LA MAISON DE LA GRÈVE,

SAMEDI 11 DÉCEMBRE, À PARTIR DE 18h, AUX HALLES MARTENOT, SUR LA PLACE DES LICES

 Quelque chose de nouveau est en train de naître. Pour une fois un mouvement social se transforme en autre chose que le retour à la normale et la perspective désabusée des prochaines élections. Au plus loin de nous, il y a les grèves qui commencent en Irlande, en Angleterre, en Italie, au Portugal, en Allemagne, en Grèce, en Guadeloupe? Grèves générales contre les plans d'austérité des gouvernements de droite et de gauche ou grèves dans les facs. Une chose est sûre : partout la situation est explosive.

En France, dans plus de trente villes les AG interprofessionnelles continuent à s'organiser localement, puis régionalement et nationalement grâce aux coordinations. La force de ces AGs ? Se poser les questions stratégiques. Lors du dernier mouvement nous avons ressenti que nous sommes en capacité de paralyser le pays. Pour cela, il a fallu s'organiser au-delà des identités socio-professionnelles, de qui est syndiqué ou non, et sur des modes d'actions qui ne sont pas seulement symboliques : la grève et les blocages. Comment faire ressurgir cette force ? Comment ne plus dépendre des bureaucraties syndicales qui décident seules de l'arrêt du mouvement ? Comment gagner les prochains mouvements ? Comment inventer d'autres rapports sociaux que ceux du capitalisme ?



Nous devons répondre à ces questions en nous saisissant des possibilités qu'offre la situation et non en nous enfermant dans des guerres de chapelles idéologiques. Et des réponses concrètes commencent déjà à émerger :

   ? Soutenir les luttes locales en continuant la pratique des piquets volants ;

   ? Cartographier les flux économiques locaux pour savoir quand et comment les bloquer ;

   ? Mettre en place les caisses de grèves et les cantines pour que l'argent et la nourriture ne soient pas les raisons de l'arrêt des luttes.



À Rennes, la Maison de la Grève, ouverte par l'AG interprofessionnelle lors du dernier mouvement contre la réforme des retraites, était l'endroit où toutes ces dynamiques prenaient corps. S'y déployaient également de multiples ateliers (informatique, sérigraphie, boxe-autodéfense, mécanique vélo, etc.), des permanences pour l'autodéfense juridique, et des discussions, films, concerts, pièces de théâtres pour se nourrir d'autres imaginaires que celui du capitalisme. La Maison de la Grève était un lieu ou se croisait chaque semaine plusieurs centaines de personnes (entre 50 et 70 couverts pour le meilleur resto du monde quatre fois par semaine !) et où il était possible de nous coordoner pour (ré)inventer, à la suite du mouvement contre la réforme des retraites, les nouvelles manières de faire grève et de bloquer l'économie.



Ces nouvelles formes de luttes sont celles qui prennent en compte au moins trois réalités. Les grèves classiques d'arrêt du travail, en les augmentant par les techniques de coulages, de grèves tournantes etc. Les blocages des flux économiques (axes routiers, transports en commun, informations nécessaires aux institutions, médias, etc.) qui prennent en compte que le capitalisme est devenu pour une bonne part immatériel et qu'ainsi il ne se restreint plus à la seule exploitation salariale mais colonise tous les pans de nos vies. La solidarité avec ceux qui ne peuvent pas se mettre en grève, par exemple par les dons en légumes des paysans en luttes.



En expulsant la Maison de la Grève, la mairie de Rennes choisit de se mettre clairement contre ces dynamiques. Et le dispositif de répression mis en place est plus que parlant, il révèle le pouvoir total qu'elle croit avoir sur ceux qui vivent à Rennes et sur les initiatives qui s'y construisent. Contre ceux qui luttent c'est un état d'exception digne de l'anti-terrorisme d?État qu'elle instaure :

   ? Procédures judiciaires d'exceptions, personne n'a été convié au procès et l'ordonnance de quitter les lieux a été remise à six heures du matin au réveil par la police ;

   ? Dispositif policier complètement disproportionné, plus de 70 gendarmes mobiles en armure, et les toutes nouvelles forces d'intervention de la police nationale réunissant RAID et GIPN (le FIPN) ;

   ? Collaboration étroite avec les médias pour s'assurer de leur communication, Ouest-France est sur les lieux dès le début de l'intervention policière pour filmer et plus tard ce journal refusera tout communiqué prenant parti pour la Maison de la Grève ;

   ? Tentatives de stigmatiser ceux qui participent à la Maison de la Grève en les faisant passer pour une minorité dangereuse pour toute la population.



Malgré cela il n'est pas question de parler de la Maison de la Grève au passé. Une partie de ce qui s'y passait va continuer de manière régulière dans des bars ou dans des salles (l'AG interpro, les groupes de travail et quelques ateliers). Un planning arrive bientôt pour tous ceux qui souhaitent y participer. La question de l'obtention d'un lieu reste bien sûr ouverte, et personne n'envisage rester en exil très longtemps. Nous avons encore des expériences et des luttes à partager. Retrouvons-nous pour discuter et manger ensemble samedi 11 décembre à partir de 17 heures 30 aux Halles Martenot, place des Lices.



Contacts : mail / 07 86 14 88 22



  

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 11:51
Dans la rue des Bons-Enfants,
On vend tout au plus offrant.
Y avait un commissariat,
Et maintenant il n'est plus là.
Une explosion fantastique,
N'en a pas laissé une brique,
On crut qu'c'était Fantômas,
Mais c'était la lutte des classes !

 

Un poulet zélé vint vite,
Qui portait une marmite,
Qu'était à renversement,
Il la retourne imprudemment.

 

Le brigadier, l'commissaire,
Mêlés au poulet vulgaire,
Partent en morceaux épars,
Qu'on ramasse sur un buvard.
Contrairement à ce qu'on croyait,
Y'en avait qui en avait,
L'étonnement est profond:
On peut les voir jusqu'au plafond.

 

Voilà bien ce qu'il fallait,
Pour faire la guerre au palais,
Sache que ta meilleure amie,
Prolétaire, c'est la chimie.

 

Les socialos n'ont rien fait,
Pour abréger les méfaits,
De l'infamie capitaliste,
Heureusement vient l'anarchiste.
Il n'a pas de préjugés,
Les curés seront mangés,
Plus de patrie, plus de colonie,
Et tout le pouvoir il le nie.

 

Encore quelques beaux efforts,
Et disons qu'on se fait fort,
De régler radicalement,
Le problème social en suspens.

 

Dans la rue des Bons-Enfants,
Viande à vendre au plus offrant,
L'avenir radieux prend place,
Et le vieux monde est à la casse

-Guy Debord-
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